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Vidéo Christiane, atteinte de la maladie de Charcot, a choisi de se faire euthanasier en Belgique

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Envoyé spécial. Christiane, atteinte de la maladie de Charcot, a choisi de se faire euthanasier
Envoyé spécial. Christiane, atteinte de la maladie de Charcot, a choisi de se faire euthanasier Envoyé spécial. Christiane, atteinte de la maladie de Charcot, a choisi de se faire euthanasier
Article rédigé par France 2
France Télévisions
L'euthanasie est encore interdite en France, mais il arrive qu'elle soit pratiquée de manière clandestine. A 71 ans, Christiane, atteinte d'une maladie incurable et à bout de souffrances, a choisi de se rendre en Belgique pour y recourir. Avec sa famille, elle a accepté la présence d'une équipe d'"Envoyé spécial", pour témoigner.

Jusqu'à présent, l'euthanasie est interdite en France, mais la situation pourrait évoluer : les membres de la Convention citoyenne pour la fin de vie se sont prononcés en faveur d'une ouverture de l'euthanasie et du suicide assisté, et Emmanuel Macron a annoncé une loi sur la fin de vie avant la fin de l'été 2023. Il existe pourtant des euthanasies clandestines en France, pratiquées pour des personnes atteintes de maladies incurables souhaitant mettre fin à leurs jours avec l’aide d’un tiers. Certains médecins, citoyens ou militants associatifs font appel à des filières clandestines pour leur permettre de ne plus souffrir.

En janvier 2019, une équipe d'"Envoyé spécial" est allée à la rencontre de la famille de Christiane, 71 ans. Son esprit est toujours vif, mais la maladie de Charcot paralyse petit à petit tous les muscles de son corps, entraînant une insuffisance respiratoire qui va irrémédiablement conduire à son décès. Elle a besoin d'un appareil pour l'aider à respirer toutes les dix minutes, jour et nuit. Les douleurs sont insupportables.

Dans un carnet, le seul moyen de communication qui lui reste, elle écrit cette phrase : "Je ne veux pas vivre de cette façon ‒ regarder ma famille souffrir." Christiane a choisi de se faire euthanasier. Le lendemain même, son mari, ses enfants et toute sa famille vont l'accompagner en Belgique, où l'euthanasie est légale.

Ce qui va se passer est strictement interdit en France, mais Christiane l'attend depuis six mois

La veille de sa mort, ils regardent une dernière fois ensemble les photos des jours heureux. Christiane et sa famille ont accepté la présence de l'équipe d'"Envoyé spécial" jusqu'à son dernier souffle, pour témoigner. La journée du lendemain lui fait-elle peur ? Sur une page de son carnet, Christiane se dit "sereine et contente".

Pour cette journée-là, une chambre a été louée dans l'annexe d'un établissement médical qui a accepté d'aider Christiane, près de la frontière belge. Au matin, une infirmière y accueille discrètement deux médecins généralistes belges. Ce sont eux qui vont pratiquer l'euthanasie, en deux injections. Comme l'exige la loi belge, ils ont déjà rencontré Christiane à deux reprises dans leur cabinet.

Ce qui va se passer ensuite est strictement interdit en France. Mais Christiane, souriante, l'attend depuis six mois. L'un des médecins prépare deux produits : un barbiturique pour l'endormir, et du curare, un poison violent qui provoque la mort en quelques minutes. A tout moment, Christiane peut choisir d'interrompre le processus. Conformément à la loi belge, le malade doit confirmer une dernière fois sa volonté de mourir aux médecins. Christiane est prête ; sa famille va lui faire ses adieux avant de l'accompagner dans ses tout derniers instants.

Extrait de "Euthanasies clandestines : le tabou", un reportage rediffusé dans "Envoyé spécial" le 6 avril 2023.

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