"C'est la mort, ça tue la rue" : à Paris, des petits commerçants s'inquiètent de la fermeture des centres commerciaux
Les centres commerciaux de plus de 20 000 m² devront fermer leurs portes pour respecter les mesures de restriction annoncées par Jean Castex pour lutter contre le Covid-19. À Paris, des petits commerçants du Marais craignent de voir le quartier déserté et leur nombre de clients chuter.
"On est dégoûtées, on ne pourra plus faire de shopping", devant le BHV Marais, dans le centre de Paris, une foule compacte se presse. À l'instar de Wafa et de son amie Basma, venues profiter du dernier jour avant la fermeture.
Pour quelques semaines au moins, c'est terminé les courses dans les grands magasins ! Les centres commerciaux de plus de 20 000 m² sont fermés, conséquence du renforcement du couvre-feu afin d'endiguer l'épidémie de coronavirus. Dans la capitale, de nombreux commerces sont concernés comme le BHV Marais ou les Galeries Lafayette.
"Dans les grandes surfaces, la distanciation n'est pas toujours en place"
Si Wafa et Basma ne pourront plus s'adonner à l'une de leurs activités favorites, elles comprennent tout de même la décision du gouvernement : "Il y a beaucoup de monde. C'est vrai que dans un petit commerce avec quatre ou cinq personnes, c'est moins dangereux. Dans les grandes surfaces, la distanciation n'est pas toujours en place, donc oui c'est utile."
Le problème c'est que c'est toujours incertain, une fois ça ouvre, une fois ça ferme. On sait plus trop sur quel pied danser.
Wafa, cliente du BHV Marais
Théo aussi a profité de sa journée de samedi pour faire quelques emplettes au grand bazar. Il ne s'inquièe pas trop pour la survie de l'enseigne : "Les grands magasins auront toujours plus d'assise financière pour résister à ce type de mesures que des petits commercants. Les petits magasins ont des mesures compensatoires, mais elles ne suffisent absolument pas à leur apporter les fonds nécessaires pour sauver leur entreprise."
"On s'attend à 20 à 30% de clients en moins"
Dans ce quartier de Paris, il y a de nombreux petits commerçants autour du BHV. Généralement, ils profitent de l'afflux des clients. Alors même si eux peuvent rester ouverts, ils redoutent tout de même de voir s'effondrer leur fréquentation. C'est le cas de José, un opticien : "Fermer le BHV, pour nous, c'est la mort. Ca tue la rue. Il n'y a plus de circulation, c'est triste. Ca impacte énormément la boutique. Comme il y a moins de passage, il va y avoir une baisse significative du nombre de clients. On s'attend à 20 à 30% en moins, c'est énorme."
D'autres commerçants, comme Gaspard, qui tient une boutique de chemises, essaie de voir le positif : "Peut-être que les clients seront frustrés de voir le BHV fermés, alors ils seront plus tentés de rentrer dans nos boutiques. On verra bien la tendance dans une semaine ou deux, mais on a confiance, on a de bons produits, ça va fonctionner !" Au moins, ces petits commerçants échappent un reconfinement. Tous espèrent pouvoir garder leurs magasins ouverts le plus longtemps possible.
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