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Covid-19 en France : quatre questions sur le plan blanc déclenché en Corse, en Paca et en Occitanie

Pour faire face à la quatrième vague qui frappe le pays, le plan blanc a été réactivé dans les hôpitaux de trois régions françaises, la Corse, la Provence-Alpes-Côte d'Azur et l'Occitanie. 

Article rédigé par franceinfo
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Le parking réservé aux patients atteints de Covid-19 à l'hôpital de Bastia (Corse), le 21 octobre 2020. (PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP)

La quatrième vague de Covid-19 entraîne une augmentation des hospitalisations dans plusieurs régions françaises, au point que la Corse, la Provence-Alpes-Côte d'Azur et l'Occitanie ont enclenché entre mardi 3 et mercredi 4 août le plan blanc pour leurs établissements de santé, qu'ils soient publics ou privés. Ce dispositif n'a pas été utilisé depuis la deuxième vague à l'automne 2020.

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Le plan blanc permet de rendre les hôpitaux opérationnels pour la prise en charge d'un grand nombre de victimes, tout en garantissant la continuité des soins pour les patients déjà pris en charge. Franceinfo revient en quatre question sur ses modalités.

1Qui peut décider de le déclencher ? 

Un plan blanc peut être lancé localement par un directeur d'établissement de santé public ou privé, qui en réfère au préfet de son département. L'Agence régionale de santé (ARS) est ensuite mise au courant. À l'inverse, les préfets peuvent également décider d'un plan blanc en coordination directe avec les ARS. 

Pour la Corse, la Provence-Alpes-Côte d'Azur et l'Occitanie, ce sont les ARS qui ont décidé d'un plan blanc régional. Chaque directeur d'établissement doit désormais le décliner localement.

2Quand un plan blanc est-il activé ?

Ce dispositif est mis en place dans des situations d'urgence sanitaire, ou de crise. Il est déclenché en cas d'attentat, d'accident grave, ou d'épidémie. Depuis sa création en 2004, il a été déployé une dizaine de fois. Les attentats de Paris et Saint-Denis en 2015 et celui de Nice en 2016 ont amené à des plans blancs, tout comme la collision entre un train et un bus scolaire en 2017 à Millas (Pyrénées-Orientales).

La quatrième vague touchant la France depuis juillet entraîne une situation d'urgence sanitaire pour plusieurs régions. En Occitanie, par exemple, c'est notamment la "dégradation brutale et rapide des indicateurs" qui a motivé l'enclenchement du plan blanc. La région ayant un taux d'incidence de 421 pour 100 000 habitants. L'ARS souligne également que "le taux d’occupation dans les services de réanimation atteint désormais 85 %" et que "la part des patients Covid en réanimation dépasse aujourd’hui 25 % alors que ces services subissent déjà une forte pression liée aux activités non Covid". En Paca, l'ARS explique que "l'impact de l'épidémie sur le système de santé devient significatif, avec notamment une augmentation de 45% (en une semaine) de la file active des patients admis en soins critiques"

3Que permet le plan blanc ? 

En tout premier lieu, le dispositif prévoit la mise en place dans chaque établissement d'une cellule de crise sous l'autorité du directeur. La cellule doit ensuite s'assurer qu'il y a assez de soignants pour répondre à la crise, adapter l'activité médicale et renforcer les moyens de l'établissement de santé. Le plan blanc permet de redéployer des effectifs, d'ouvrir des lits supplémentaires pour accueillir les malades à venir, mais aussi de déprogrammer et de reporter des opérations non urgentes.

Les hôpitaux doivent également mobiliser l'ensemble de leur personnel et gérer le matériel nécessaire à l'afflux potentiel de patients. Le plan blanc permet donc de reporter les congés du personnel soignant. À cet égard, l'ARS Paca lance un appel à la solidarité "à tous les professionnels de santé volontaires de la région pour venir en soutien des équipes soignantes à l'hôpital", afin de soulager "les soignants déjà lourdement mis à l'épreuve durant les trois vagues précédentes".

4Combien de temps dure-t-il ?

Le plan blanc dure autant de temps que la crise. Les directeurs d'établissement de santé peuvent choisir de le lever sur instruction des ARS, en coordination avec les préfets des départements ou régions concernés. L'ARS de la Corse a annoncé que le plan blanc était actif pour au moins quatre semaines, les autres régions concernées n'ont pas avancé de date.

Les derniers plans ont été levés progressivement par chaque région. Les Pays de la Loire l'ont levé le 31 mai dernier, les Hauts-de-France le 11 juin, et l'Ile-de-France le 17 juin. Des durées inhabituellement longues, en cohérence avec la situation sanitaire depuis le début de la pandémie de Covid-19. Jusque-là, la durée du plan blanc variait de quelques heures à quelques semaines.

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