Coronavirus : le monde médical salue les annonces de Jean Castex, la priorisation des tests est "la bonne solution"
La réduction de la quarantaine, "c'est certainement efficace dans 98 ou 99% des cas", assure le président du syndicat MG France sur franceinfo, alors que le Premier ministre a annoncé vendredi de nouvelles mesures dans la lutte contre la propagation de l'épidémie.
"Il y a un appel à la responsabilité individuelle qui est le bienvenu", a réagi vendredi 11 septembre sur franceinfo Jacques Battistoni, président du syndicat des médecins généralistes MG France, après les annonces de Jean Castex à l'issue du Conseil de défense consacré à l'épidémie de coronavirus. Le Premier ministre a notamment insisté sur le respect des gestes barrières et annoncé une réduction de la durée d'isolement pour les cas contact au Covid-19.
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Ramener la quarantaine à sept jours contre 14 jusqu'à présent, "c'est certainement efficace dans 98 ou 99% des cas et c'est facilement applicable par tout le monde et je pense que c'est une bonne nouvelle, une bonne chose cette règle-là", a estimé Jacques Battistoni.
L'appel à la responsabilité c'est aussi par rapport à l'isolement, il faut que le sentiment d'agir en fonction du bien collectif soit présent.
Jacques Battistonià franceinfo
Jacques Battistoni "confirme" aussi que les médecins sont "assaillis de demandes" de consultations, ils nous font "tous les jours remonter des demandes injustifiées. Le rôle du médecin n'est pas de certifier que les gens soient en bonne santé quand ils ont été potentiellement malades", a-t-il insisté. "Le rôle du médecin, c'est de soigner, d'appliquer ou de demander aux gens d'appliquer ces consignes dès lors qu'on leur a donné les conseils, qu'on les a soignés le cas échéant (...) On n'a absolument pas besoin de faire un certificat de guérison, comme certains patients le demandent injustement et à tort. Ce n'est pas prévu par les textes."
La priorisation des tests, c'est "la bonne solution"
Jean Castex a annoncé la mise en place des circuits de dépistage qui seront renforcés pour les personnes prioritaires. "C'est quelque chose que nous avons réclamé depuis plus d'un mois", assure le président du syndicat MG France, qui explique que les délais commençaient à s'allonger pour les patients qui avaient des symptômes. "Ces gens-là doivent bénéficier d'un test rapide", a-t-il insisté. "Vous avez des réactions et conséquences sur l'entourage qui doivent être prises en compte immédiatement. On ne peut pas faire attendre les gens, c'est beaucoup plus important pour eux que pour les gens qui se testent pour convenance personnelle."
"C'est la bonne solution", estime de son côté sur franceinfo Arthur Clément, biologiste en région parisienne. "Ces créneau de priorisation, on les a déjà mis en place dans les laboratoires. Notre instinct de médecin nous a poussé à les mettre en place depuis bien longtemps", a poursuivi le membre du Syndicat des jeunes biologistes médicaux. "Là où on manque d'efficacité, c'est qu'ils sont basés uniquement sur les déclarations des patients qui ne sont pas toujours justes. Il faudrait qu'elles soient validées par un médecin, notamment le caractère urgent ou grave du patient pour qu'il puisse bénéficier d'un test en priorité."
Je pense qu'il faut que cette priorisation soit plus médicalisée et c'est probablement la décision qui sera prise par les instances dans les prochains jours.
Arthur Clément, biologisteà franceinfo
Pour celui qui gère plusieurs laboratoires, à Paris, au Blanc-Mesnil et à Drancy, "il est possible que certains patients se déclarent comme étant symptomatiques et nécessitant un test urgent, alors que ce n'est pas forcément le cas."
Par ailleurs, Jacques Battistoni considère que "l'individualisation régionale est quelque chose de très intéressant. Nous, ce que nous souhaitons, c'est de pouvoir auprès des patients les plus à risque leur apporter une fonction de conseil. On voit bien que finalement, c'est la cible principale, c'est l'enjeu principal de la lutte contre l'épidémie, d'éviter qu'ils ne se contaminent. Nous réclamons au ministère la possibilité pour nous d'avoir une consultation de prévention auprès des patients, dont on est le médecin traitant, et qui sont des personnes à risque", a-t-il insisté.
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