Les Informés. Le barrage républicain, "c'est fini !"
Les invités des Informés ont évoqué lundi soir les meetings d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen mais aussi le positionnement de Jean-Luc Mélenchon à six jours du second tour de l'élection présidentielle.
Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont "entraînés" au débat d'entre-deux-tours
À six jours du deuxième tour de l'élection présidentielle, les deux candidats ont chacun tenu un meeting lundi 1er mai. Emmanuel Macron était à La Villette, à Paris, tandis que Marine Le Pen réunissait ses soutiens à Villepinte, en Seine-Saint-Denis. Les deux prétendants se sont répondus par discours interposés, mais ils n'ont pas brillé, selon les invités des Informés. Michel Urvoy, éditorialiste à Ouest France, n'a "pas trouvé excellentissime" le candidat d'En Marche !.
Je trouvé Emmanuel Macron distant, par rapport à un texte qu'il s'est contenté de lire. Il ne s'est pas passionné, libéré.
Michel Urvoy, éditorialiste à Ouest Franceà franceinfo
Il n'a pas épargné non plus Marine Le Pen, qui "n'a pas du tout parlé de son projet. Elle n'a pas parlé d'Union européenne ni d'euro." Selon lui, les candidats étaient "sur tout autre chose" que le terrain des idées. Marine Le Pen entend "élargir sa base" et Emmanuel Macron "rassembler sur la conviction, la méthode".
Pour François d'Orcival, éditorialiste à Valeurs actuelles, ces deux meetings "c'était de l'entrainement par rapport au débat" de l'entre-deux-tours, mercredi 3 avril. "Ils ont préparé des munitions, des répliques. Ils ont rodé tout ce qu'ils pouvaient se balancer lors de ce débat." Caroline Fourest, éditorialiste à Marianne, l'a rejoint : "c'était une répétition". Elle a particulièrement mise en garde le candidat d'En Marche ! : "Si c'était une répétition, ça ne va pas suffire face à Marine Le Pen qui va le chercher aux mollets". "Peut-être qu'il va se révéler." dans l'exercice, le soir du débat, a-t-elle conclu.
Nicolas Dupont-Aignan a "choisi Marine"
"Le FN n'est pas apte à gouverner", "Marine Le Pen est la meilleure alliée du système" .... Michel Urvoy a rappelé les phrases prononcées "il y a peu" par Nicolas Dupont-Aignan, alors qu'il s'est rallié à Marine Le Pen pendant l'entre-deux tours et qu'il sera son premier ministre si elle accède au pouvoir.
Marine Le Pen sort de son isolement, et Nicolas Dupont-Aignan de sa marginalisation
François d'Orcival, éditorialiste à Valeurs Actuellesà franceinfo
Pour François d'Orcival, Nicolas Dupont-Aignan "joue un rôle clé" dans "l'opération" menée par Marine Le Pen pour faire "exploser la droite représentée par François Fillon."
Le barrage républicain "prend l'eau"
Jean-Luc Mélenchon, Laurent Wauquiez, Philippe Poutou, les leaders de la CGT... plusieurs politiques ou syndicaux ont refusé d'appeler à voter pour Emmanuel Macron. Les invités des Informés ont souligné la différence avec 2002, où l'ensemble de la classe politique s'était prononcée en faveur de Jacques Chirac pour contrer Jean-Marie Le Pen.
Caroline Fourest a comparé les positionnements du leader de la France insoumise entre 2002 et 2017 : il y 15 ans, il "défendait l'idée que dans un front républicain, on ne demande rien, c'est le contraire d'un deal politicien. On fait ça parce qu'on veut sauver l'essentiel de ses valeurs sans demander de contreparties. C'est ce qui a changé entre sa position de 2002 et celle d'aujourd'hui."
Jean-Luc Mélenchon a regretté qu'Emmanuel Macron n'ait pas tendu la main aux Insoumis, comme l'a fait Marine Le Pen. "C'est incroyable de la part de Mélenchon, mais ça prouve aussi combien Marine Le Pen est entrée dans le système" a analysé François d'Orcival. "Quand on connaît ses engagements anti-fascistes, il y a dans son vocabulaire des failles qui sont troublantes et inquiétantes et qui participent à ce barrage qui prend l'eau" a ajouté Caroline Fourest. "C'est fini !" a conclu François d'Orcival.
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