Guerre au Proche-Orient : les options de la riposte iranienne contre Israël

Les menaces de représailles de l'Iran contre Israël font de nouveau monter, vendredi, la tension au Proche-Orient. Une attaque meurtrière d'Israël contre le consulat iranien à Damas est à l'origine de cet avertissement .
Article rédigé par Christian Chesnot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'ayatollah Ali Khamenei, à Téhéran, le 3 avril 2024. (- / KHAMENEI.IR/ AVC AFP)

La CIA prédit une "attaque massive imminente" de l'Iran contre Israël alors que Téhéran a promis, jeudi 11 avril, de "punir" l'État hébreu après sa frappe contre le consulat iranien à Damas le 1er avril dernier qui a fait 16 morts. L'Iran peut-il, et veut-il, s'en prendre directement à Israël ? 

Dans les tensions qui irradient le Moyen-Orient, il faut prendre évidemment au sérieux les menaces iraniennes. Mais attaquer frontalement Israël, constituerait une rupture de la posture militaire traditionnelle de Téhéran. Depuis 1979, date de l'arrivée au pouvoir de la République islamique, l'Iran n'a jamais frappé directement l'État hébreu. Ce n'est pas le cas de l'Irakien Saddam Hussein qui, au début 1991, avait tiré des salves de missiles Scud contre Tel Aviv.

Par ailleurs, la pouvoir iranien n'est pas un régime aventuriste et irrationnel. Ce qui compte pour lui, c'est de se maintenir aux commandes de l'Iran. Or, Téhéran sait parfaitement que déclencher des hostilités directes contre Israël pourrait lui coûter très cher et donc ne veut pas d'une guerre généralisée.

Le précédent de l'assassinat du général Qassem Soleimani

L’Iran a promis de riposter mais de manière calculée, comme ce fut le cas lors de l'assassinat du général Qassem Soleimani, patron des gardiens de la révolution, en janvier 2020 à Bagdad par des drones américains. À l'époque, tout le monde avait retenu son souffle, redoutant la riposte iranienne, riposte qui était venue quelques jours plus tard, sous la forme de frappes contre deux bases américaines en Irak. Pour la petite histoire, l'Iran avait préalablement prévenu Washington via les autorités de Bagdad.

Dans sa vengeance, l'Iran peut sous-traiter sa riposte à ses alliés régionaux, le Hezbollah au Liban ou encore les rebelles Houthis au Yémen. Téhéran pourrait aussi organiser un attentat contre une représentation diplomatique israélienne en Afrique, où le Hezbollah dispose de relais, mais aussi en Amérique latine. Pour autant, préparer une telle opération clandestine prend du temps.

Il y a enfin une dernière possibilité, celle de ne rien faire et préférer laisser à l'État hébreu le mauvais rôle, celui d'être pointé du doigt par la communauté internationale pour le bilan humain effroyable de sa guerre dans l'enclave palestinienne.

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