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Hausse des prix de l'énergie : faut-il s'attendre à un "mur de faillites" ?

Alors que les entreprises s’inquiètent de la flambée des prix, le gouvernement réunit les fournisseurs d'électricité pour signer une "charte de bonne conduite". Va-t-elle rassurer le patronat qui sonne l’alerte ? Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Une calculatrice et des billets de banque sur une facture EDF. (PATRICK LEFEVRE / MAXPPP)

Bruno Le Maire convoque mercredi 5 octobre les fournisseurs d’énergie alors que les entreprises s’inquiètent de la flambée des prix. Le patronat parle d’un mur de faillites à venir. A-t-il raison de sonner l’alerte ? Le Medef est dans son rôle, mais c’est vrai qu’il y a une entrée en zone de turbulences. Notamment pour les entreprises qui ont un fort besoin d’énergie. Pour elles, la hausse des coûts est telle qu’elles réduisent leur activité, voire sont obligées de mettre la clef sous la porte tout simplement, parce qu’avec l’électricité ou le gaz si chers, elles produisent à perte.

D’où cette convocation des fournisseurs d’énergie par Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie. Il va leur demander un effort pour la renégociation des contrats avec les entreprises les plus fragiles. C’est notamment le cas des TPE et PME des secteurs de la boulangerie, de la restauration, de l’alimentaire, de l’automobile ou des transports. Elles sont souvent acculées. Le syndicat des indépendants, qui regroupe les entreprises de moins de dix salariés note, par exemple, une importante hausse des demandes d’arrêt d’activité : plus de 60% en deux ans et c’est très marqué ces derniers mois.  

Les chefs d’entreprises jettent l’éponge

Après des vagues de Covid, les petits patrons lâchent l’affaire et ne voient plus de perspectives : trop de coûts, de contraintes, de problèmes de personnel. Les façons de travailler changent, les attentes des clients aussi. Ils ne gagnent plus assez leur vie pour continuer. Pour l’heure, il n’y a donc pas de flambée des défauts de paiement, ou de procédures collectives. Il y a certes une remontée des défaillances d’entreprise cette année, de 20%, mais on reste en deçà de l’avant Covid. C’est plus un "rattrapage" après des années de "quoi qu’il en coûte" qui ont maintenu des sociétés artificiellement en vie, mais ce n’est pas un "mur de faillites" à proprement parler. 

Il faut être extrêmement prudent entre la situation géopolitique instable, les taux intérêts en hausse, le prix des matières premières qui ne faiblit pas, les problèmes logistiques, le manque de pièces et une demande qui ralentit à cause de l’inflation... Sans oublier, le risque de tensions sociales à cause des salaires ou d’une réforme des retraites à venir. Il y a une sorte d'accumulation qui pourrait fortement affecter notre économie.

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