Réforme des retraites : quelle stratégie pour les syndicats en cette troisième journée de mobilisation ?
Mardi 7 février, c’est donc une troisième journée de mobilisation des syndicats contre le projet de loi du gouvernement sur les retraites. À quoi faut-il s’attendre ?
Classes fermées, trains annulés et nombreux défilés : les syndicats espèrent une troisième mobilisation massive mardi contre la réforme des retraites, pour maintenir la pression sur les députés qui viennent d'ouvrir les hostilités dans l'hémicycle. Ce mardi 7 février, il faut pourtant s’attendre à un taux de grévistes plus faible que lors des précédentes éditions de janvier pour cette nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
Cela s'explique notamment car certains agents et employés sont en vacances. Viennent également des questions de perte de salaire : certains vont passer leur tour car faire grève coûte de l’argent. Ils pourraient vouloir s’économiser dans ce conflit qui promet de durer quelques semaines. Il y a aussi la mobilisation de samedi 11 février avec des appels à manifester un peu partout ce week-end. Les syndicats, de la CGT à la CFDT, toujours unis contre la réforme, espèrent ainsi attirer plus de salariés du privé, mais aussi des travailleurs plus précaires, des intérimaires, des employés en CDD qui ont peur d’être stigmatisés s’ils débrayaient et s’absentent en semaine de leur poste.
Samedi, les syndicats visent la démonstration de force populaire, avec des cortèges bon enfants, festifs, sans violence, regroupant des familles et des rues noires de monde. A noter que les syndicats de la SNCF n’appellent pas à la grève ce week-end, car il y a eu de vives discussions entre syndicats de cheminots. Finalement, c’est la position de la CFDT qui l’a emportée : pas question de prendre le risque de braquer l’opinion en perturbant les vacances.
Ensuite ?
Et quelles suites pour ce mouvement ? Tout va dépendre de la mobilisation de cette semaine. Va-t-on dépasser les 1,2 million de personnes dans la rue, comme en janvier ? Reste qu'il y aura certainement d’autres journées d’actions, avec un risque potentiel d’essoufflement du conflit.
Pour l’instant, l’unité syndicale tient, mais elle pourrait voler en éclats si certains se radicalisent et certaines fédérations de la CGT, dans les raffineries, les centrales nucléaires sont prêtes vouloir à monter d’un cran la pression, avec des grèves reconductibles et des blocages. Surtout, si en face, le gouvernement ne bouge pas car pour le moment, les concessions faites par Elisabeth Borne sur les carrières longues notamment sonnent plutôt des réponses à des demandes formulées par les députés Les Républicains. Foule ou pas dans les rues, l’exécutif veut surtout s’assurer qu’il aura bien les voix de la droite et du centre lors du vote du texte, pour éviter le passage en 49.3.
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