Paris 2024 : "Pas un seul mort et un seul accident grave" sur les chantiers, souligne Dominique Carlac'h du Medef

Syndicats et patronat se sont engagés autour d'une charte pour que les Jeux olympiques de Paris 2024 soient "socialement et économiquement responsables". Un travail jugé "très satisfaisant" par Dominique Carlac'h qui souligne, mercredi, qu'il n'y a "jamais eu aussi peu d'accidents sur des chantiers".
Article rédigé par Isabelle Raymond
Radio France
Publié
Temps de lecture : 7 min
Dominique Carlac'h le 24 avril 2024. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Les organisateurs de Paris 2024 expliquent vouloir faire des Jeux olympiques et paralympiques un "événement responsable sur le plan économique, social et environnemental". Pour atteindre ces objectifs, les organisations syndicales et patronales se sont engagées dans une charte sociale signée le 19 juin 2018 : la Charte Sociale Paris 2024. Son comité se réunit jeudi 25 avril au Conseil économique social et environnemental (CESE), à Paris.

L'idée, avec cette charte, c'était "d'innover en proposant une charte qui nous engage socialement et économiquement. Économiquement, faire travailler les PME pour que les retombées économiques, bénéficient aux PME et aux TPE. Et socialement, s'engager à des pratiques d'organisation du travail, de suivi des chantiers qui soient responsables", explique Dominique Carlac’h, coprésidente du Comité de la Charte Sociale et membre du conseil exécutif du Medef, ce mercredi 24 avril.

Dominique Carlac’h précise également que toutes les informations pratiques pour que les entreprises puissent s'organiser pendant les Jeux olympiques (QR codes, horaires d'ouvertures, points de passage...) seront disponibles début mai sur un site officiel. Le Medef lancera également un site dédié avec des "questions vraiment pratico-pratiques", pour aider les entreprises à s'organiser (télétravail, horaires décalés...).

franceinfo : Êtes-vous satisfaite des résultats de la Charte Sociale Paris 2024 ?

Dominique Carlac’h : C'est vraiment très satisfaisant. Elle a été signée en 2018 par les cinq syndicats et les trois organisations patronales. Et on a jamais vu aussi peu d'accidents du travail sur les chantiers. Il y en a eu quand même. Mais vous savez que pour les grands événements sportifs internationaux qui se passent tout autour de la planète, souvent l'indicateur, malheureusement, c'est le nombre de morts qu'on a sur les chantiers. Sur les chantiers de Paris 2024, pas un seul mort et un seul accident grave. Malheureusement, il est arrivé, mais un seul accident grave malgré l'ensemble des chantiers. On n'a jamais eu aussi peu d'accidents sur des chantiers.

Pensez-vous que ce sont les effets de la charte ?

Ce sont les effets de la charte. Ce n'est pas engageant parce que ça n'a pas force de loi. Néanmoins, on s'est réunis tous les mois depuis huit ans.

"Tous les mois, les huit organisations patronales et syndicales se sont réunies pour se dire comment on pilote ces chantiers, ce qu'on met en place comme visite de chantier avec les entreprises, avec l'accord des entreprises, avec l'accord du syndicat."

Dominique Carlac'h

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Mais nous, on avait un intérêt finalement à innover là-dedans, à pouvoir exporter ce concept de Jeux économiquement et socialement responsables.

Avez-vous aujourd'hui toutes les informations nécessaires pour que les chefs d'entreprise travaillent dans les meilleures conditions pendant les Jeux olympiques ? Savez-vous comment vont fonctionner les QR codes, qui va pouvoir circuler et quand ?

Oui, parce que justement, il y a quand même un dialogue assez nourri avec les pouvoirs publics, avec la préfecture de police, avec les services de l'État, les différents ministères concernés. Simplement, maintenant, il va falloir que nous, on diffuse cette information. Il y a des zones, les transports, tout ça est parfaitement clair. Début mai, il y aura un site officiel et le Medef lancera également un site dédié.

"Le Medef aura un site dédié aux JO, pour qu'un chef d'entreprise sache comment ça va se passer pour la poursuite de son activité, compte tenu de la zone où il est, les heures d'ouverture, les points de passage, les livraisons…"

Dominique Carlac'h

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Des questions vraiment pratico-pratiques. Ses salariés, comment fait-il pour les faire travailler ? La cérémonie d'ouverture a lieu le 26 juillet, et début mai, nous aurons les informations. On aura trois mois pour s'organiser et anticiper.

On est aujourd'hui le 24 avril. Quand je vous parle du début mai, c'est dans quelques jours que toutes les informations seront accessibles aux entreprises qui vont aller sur les sites du Medef ou les sites des pouvoirs publics. J'insiste vraiment sur le plan de l'anticipation, tout est possible. On ne va pas être au pied du mur comme pendant la crise Covid ou du jour au lendemain, il fallait s'organiser et on avait réussi à s'organiser. Là, on va avoir trois mois pour s'organiser, pour se poser des questions sur un roulement pendant les congés, sur des horaires décalés, du télétravail… Toutes ces informations très pratiques et très faciles à mettre en œuvre vont être disponibles tout début mai.

Faites-vous partie de ceux qui espèrent qu'il y aura une trêve olympique au moment des JO et qu'il n'y aura pas de grève ?

C'est tout l'esprit de la charte sociale, à l'origine : c'est de se dire si on fait des jeux économiquement et socialement responsables, normalement, par ce dialogue social, par cette implication des partenaires sociaux, on arrive à déminer, on arrive à dialoguer. On arrive à discuter pour se dire à un moment donné "On a un rendez-vous avec la nation, on va être un pays très regardé". Il ne faut pas oublier qu'il va y aura deux milliards de téléspectateurs qui vont regarder la France à ce moment-là. On aura envie d'envoyer une image positive de notre pays. Donc tout est fait pour que, justement, on puisse renvoyer une image positive et dialoguer avec chacune des parties prenantes.

Et ce dialogue passe par l'aménagement du temps de travail, par la mise en place de télétravail, par des primes ?

Les primes, ça a été discuté et les aménagements du travail sont discutés dans les entreprises privées. Là où il faut que ce soit aménagé, discuté, voire homogénéisé, c'est dans la fonction publique, parce qu'il y a différents corps de métiers qui sont concernés, selon que vous soyez dans la sécurité, dans le monde hospitalier ou dans les douanes, vous n'avez pas le même ministère de tutelle. Donc, il y aura une certaine attente d'harmonisation de la part des salariés.

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