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Législatives : la grande crainte du Rassemblement national

Selon les derniers sondages, on pourrait assister dans la plupart des circonscriptions à un duel au second tour des législatives entre le candidat de la majorité et celui de la Nupes. Au Rassemblement national, on craint de se retrouver hors jeu lors de ces législatives.

Article rédigé par franceinfo - Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Marine Le Pen à Omécourt (Oise) le 1er juin 2022 (MANON CRUZ / MAXPPP)

C’est la grande crainte qui court au sein même du RN. Prise en tenaille entre le gouvernement et la gauche, Marine Le Pen a mis du temps à se mettre en mouvement. À l’inverse, en présentant un candidat unique dans toutes les circonscriptions, la Nupes s’est offerte de bonnes chances de terminer le plus souvent à l’une des deux premières places au premier tour. Or, c’est la condition pour se qualifier à coup sûr puisqu’un candidat qui arrive troisième doit recueillir au moins 12,5% des inscrits. Avec la forte abstention attendue, environ 50%, il faudra donc au minimum 25% des voix. Difficile pour les candidats RN, plus encore avec la concurrence des zemmouristes de Reconquête.

Le véritable objectif de Marine Le Pen

Il y a quelques semaines, elle expliquait qu’il serait logique sur le plan politique et institutionnel qu’Emmanuel Macron obtienne une majorité à l’Assemblée. Pas le meilleur moyen de mobiliser ses supporters. Et on l’a vu aux municipales comme aux régionales, l’électorat populaire du RN vote de moins en moins quand il sait la victoire hors de portée. Dimanche 5 juin, lors de son unique meeting à Hénin-Beaumont, Marine Le Pen a lancé, sans trop y croire, le chiffre de 150 députés RN. Il correspond au nombre de circonscriptions où la candidate d’extrême droite est arrivée en tête au deuxième tour de la présidentielle.

En fait, Marine Le Pen a des ambitions beaucoup plus modestes. Elle espère un groupe, soit 15 députés, ce qui offre des moyens et du temps de parole. Avec seulement 8 élus en 2017, le RN a été invisible et inaudible au Parlement tout au long de la législature. Or cela fait 34 ans que l’extrême droite n’a plus de groupe à l’Assemblée. Grâce à la proportionnelle, le FN avait 35 députés entre 1986 et 1988.

La présidentielle de 2027 dans toutes les têtes

Pour le RN, un groupe ce serait aussi un moyen de préparer des échéances plus lointaines. Et d’abord sur le plan financier. Le RN est plombé par une dette gigantesque, il a besoin du meilleur score et du plus d’élus possible pour se renflouer. Et sur le plan politique, c’est un outil pour préparer la présidentielle de 2027. Une échéance qui est déjà dans toutes les têtes au RN puisque pour la première fois en 53 ans, ce ne sera pas forcément le nom de Le Pen qui figurera sur le bulletin du parti d’extrême droite.

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