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Histoires d'info. Baisser le nombre de fonctionnaires : ce vieux rêve de la droite

L'exécutif a présenté, jeudi, un premier pan du projet de réforme de l'État et des services publics, "Action publique 2022". Il prévoit un vaste plan de départs volontaires pour les fonctionnaires. Baisser le nombre de fonctionnaires en France, l'idée n'est pas nouvelle.

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Raymond Barre, Premier ministre, le 3 janvier 1980. (GEORGES BENDRIHEM / AFP)

120 000 suppressions de postes dans la fonction publique d'ici 2022, c'est ce qu'a proposé, jeudi, le gouvernement. Ce n'est pas la première fois qu'un plan de réduction du nombre de fonctionnaires est à l'étude en France.

"Il y a au milieu de la nation française, une nation privilégiée, obséquieuse, improductive de fonctionnaires toujours croissants", écrivait, en 1851, Claude-Marie Raudot, un politique de droite. Si, sur le fond, chacun est libre d'en penser ce qu'il veut, il y a un fait objectif dans cette phrase : le nombre de fonctionnaires est toujours croissant. Très longtemps, ceux qui criaient au trop grand nombre de fonctionnaires n’étaient pas en situation de pouvoir prendre les mesures pour inverser une courbe toujours croissante. 

Promesse régulière de la droite

Ça change dans les années 1980, ce moment où le libéralisme fait d’importants progrès. En 1980, Raymond Barre, alors Premier ministre, qualifie les fonctionnaires de "nantis". En 1984, invité de L’Heure de Vérité, sur Antenne 2, il assume et va plus loin. "Je ne fais pas le procès des fonctionnaires, assure-t-il. Les fonctionnaires rendent service à leur pays. Ceci dit, il est clair que dans les années à venir, nous serons par la force des choses contraints de limiter le recrutement des fonctionnaires."

Deux ans plus tard, dans son discours de politique générale, le nouveau Premier ministre Jacques Chirac parle de l’"obésité" de l’État et de la nécessité de réduire le nombre de fonctionnaires. Promesse répétée par Édouard Balladur en s’installant à Matignon en 1993, par Alain Juppé au même poste en 1995. Ce dernier expliquait que l’incapacité de réduire le nombre de fonctionnaires était le "symbole de l'impuissance française". Encore plus précis, en 1992, Nicolas Sarkozy promet de ramener le nombre de fonctionnaires à son niveau de 1992 en ne remplaçant qu’un départ à la retraite sur deux.

Rien ne bouge

Malgré les promesses, le nombre de fonctionnaires n’a jamais diminué en France ! Il n’y en a jamais eu autant qu’aujourd’hui. La droite en a rêvé depuis plus de 30 ans... Avec le plan de départ volontaire, Macron peut-il le réaliser ?

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