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franceinfo junior. C'est quoi l'homophobie ?

Au Maroc, deux adolescentes sont poursuivies pour s'être embrassées. Au micro de franceinfo junior, des collégiennes discutent et posent leurs questions sur l'homophobie dans le monde et en France.

Article rédigé par franceinfo, Julien Moch, Estelle Faure
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Manifestation contre l'homophobie à Paris le 12 juin 2016. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Le procès de deux ados marocaines accusées d'homosexualité devait avoir lieu début novembre mais il a été reporté après la COP22, qui s'est tenu récemment au Maroc. Des jeunes filles de 16 et 17 ans sont accusées de s'être embrassées et enlacées, un moment immortalisé par un selfie entre les deux ados. Comme l'explique cet article du Monde, elles avaient été arrêtées fin octobre pour "homosexualité, vagabondage et détention d’images indécentes" puis relâchées provisoirement. Un acte qui peut être puni de prison par le Code pénal marocain. Selon l'AFP, l'article 489 criminalise "Les actes licencieux ou contre-nature avec un individu du même sexe". La punition peut aller de six mois à trois ans de prison. Une actualité qui a fait réagir la toute récente lauréate du prix Goncourt, Leïla Slimani, à ce sujet. Il existe d'autres pays dans le monde où l'homosexualité est réprimée ou mal considérée, comme l'Ouganda ou la Russie.

Polémique sur une campagne de prévention

En France, des actes d'homophobie, des agressions, des rejets ou des insultes à l'encontre des homosexuels ont toujours cours. Pour l'association SOS Homophobie, "Est ainsi homophobe toute organisation ou individu rejetant l'homosexualité et les homosexuel-le-s, et ne leur reconnaissant pas les mêmes droits qu'aux hétérosexuel-le-s." En 2015, selon les chiffres de son rapport annuel, l'association a reçu 1 318 témoignages d'actes contre des personnes LGBT (lesbienne, gay, bi et trans), contre 3 517 en 2013 et 1 212 en 2005, dix ans plus tôt. Les cas signalés ont la plupart du temps lieu dans des sphères de la vie quotidienne : en famille, au travail, dans des lieux publics ou sur Internet, alors que l'homosexualité tend à se banaliser dans la société, avec l'adoption par exemple du mariage pour tous en mai 2013.

Récemment, ce sont des affiches pour une campagne de prévention contre le VIH et les IST à destination des homosexuels qui font polémique, comme le résument ces articles de Libération et de L'Express. Une pétition demande le retrait de cette campagne, estimant par exemple qu'elle diffuse un "message extrêmement choquant pour les enfants". Plusieurs villes, dont Aulnay-sous-bois et Angers, ont pris un arrêté pour interdire ces affiches. Face à cette interdiction, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé, mardi 22 novembre, saisir la justice. Après la parution d'articles sur cette polémique, le journal L'Union a reçu sur son site des commentaires homophobes de certains de ses lecteurs. Sous le titre "2016, l'homosexualité dérange toujours", la rédaction a décidé d'en publier une sélection dans ses pages pour les dénoncer.

Au micro de franceinfo junior, trois collégiennes posent leurs questions sur l'homosexualité et l'homophobie, dans le monde et en France. Pour leur répondre, Ludovic Lemarié, de l'association SOS Homophobie, il est co-référent des interventions en milieu scolaire.

En partenariat avec le magazine pour enfants 1jour1actu et 1jour1actu.com (franceinfo junior)

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