Cet article date de plus de six ans.

Laits infantiles contaminés de Lactalis : "L'Etat n'a pas été défaillant", affirme le ministre de l'Agriculture

Alors que "Le Canard enchaîné" affirme que l'Etat a effectué des contrôles dans l'usine Lactalis de Craon en septembre sans y détecter de salmonelles, le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation Stéphane Travert, invité de franceinfo jeudi, assure que l'Etat "ne [pouvait] pas savoir".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 25 min
Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation. (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

"L'Etat n'a pas été défaillant, il y a eu des contrôles" au sein de l'usine Lactalis, a affirmé Stéphane Travert, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, invité de franceinfo, jeudi 4 janvier. Le groupe mayennais est en effet sous le coup d'une enquête préliminaire pour "blessures involontaires", "mise en danger de la vie d'autrui" et "tromperie aggravée par le danger pour la santé humaine", après qu'une trentaine de bébés ont été infectés par une salmonellose. 

Pas de bactéries lors du contrôle de l'Etat

Le Canard enchaîné a révélé mercredi que Lactalis avait détecté l'existence de salmonelles dans son usine de Craon (Mayenne) dès le mois d'août, puis en novembre, dans le cadre d'autocontrôles. De plus, selon le palmipède, des inspecteurs vétérinaires ont effectué une visite de contrôle de l'usine en septembre mais n'ont rien détecté. "Ces contrôles ont été faits sur un site qui ne correspond pas à l'endroit où est produit le lait infantile." Le ministre se défend : "Nous ne pouvions pas savoir. À partir du moment où on ne trouve rien, on ne nous alerte sur rien."

Stéphane Travest l'a martelé : dans cette affaire, "personne ne couvre personne". Il s'en remet aux procédures en cours : "Il y a une instruction judiciaire, il faut la laisser aller à son terme. Il faudra déterminer les responsabilités de chacun." Il a rappelé également que "la responsabilité de fournir des produits sains incombe d'abord au producteur".

Repas végétariens : laisser le choix aux enfants 

Stéphane Travert s'est également exprimé sur le souhait d'imposer un repas végétarien une fois par semaine dans les cantines scolaires, formulé par le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot. "Je pense qu'Il faut laisser le choix aux enfants (...) entre consommer un menu avec du poisson, avec de la viande ou un menu végétarien", a-t-il expliqué. Ce libre choix doit permettre, selon lui, que "l’équilibre alimentaire soit présent" tout au long de la semaine d'école.

Si le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation ne veut pas imposer un repas végétarien par semaine, c'est aussi pour permettre à tous les enfants d'accéder à une alimentation de qualité. "Il y a des enfants qui, s’ils ne consomment pas de viande ou de poisson un midi, n’en consommeront pas de toute façon chez eux parce que leurs parents n’ont pas les moyens", a-t-il mis en garde.

Pas de rappel à l'ordre au sein du gouvernement

À l'issue du premier conseil des ministres de 2018 et avant un séminaire gouvernemental, le Premier ministre Edouard Philippe a prôné mercredi "un travail d'équipe, sans couac" et "cohérent". Stéphane Travert n'y a pas vu une allusion à ses désaccords récurrents avec le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot. "Il n’y a pas eu de rappel à l’ordre", a-t-il estimé. "Le Premier ministre, c'est un chef d'orchestre. Chacun joue sa partition et le rôle du chef d'orchestre, c'est de faire en sorte qu'il y ait l'harmonie", a expliqué le ministre.

"On a toujours voulu opposer environnement et agriculture ou environnement et industrie. Nous avons un travail, une feuille de route, donnée par le Premier ministre aux Etats généraux. C’est ma seule boussole", a-t-il assuré. Nicolas Hulot est-il un bon ministre ? "Bien sûr. Il joue tout son rôle dans ce gouvernement", a-t-il répondu.

Regardez l'intégralité de l'entretien de Stéphane Travert sur franceinfo le 4 janvier 2018.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.