Vidéos Elections européennes 2024 : les cinq séquences à retenir de l'émission "L'Evénement" avec Marine Le Pen et Carlos Tavares

L'interview de la cheffe de file des députés RN a été suivie d'un débat entre des personnalités politiques de tous bords, mais aussi le patron de Stellantis, sur les questions économiques.
Article rédigé par franceinfo
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Marine Le Pen sur le plateau de "L'Evénement" sur France 2, le 16 mai 2024. (FRANCE 2)

Eclipsée par les émeutes en Nouvelle-Calédonie, la campagne pour les élections européennes entre pourtant dans sa dernière ligne droite. A moins d'un mois du scrutin du 9 juin, Marine Le Pen puis des responsables politiques des principaux partis étaient interrogés sur leur vision économique de l'avenir de l'Union européenne, jeudi 16 mai, dans "L'Evénement" sur France 2.

Au rayon politique, étaient présents le sénateur écologiste Yannick Jadot, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, les députés Aurélien Pradié (Les Républicains), Boris Vallaud (Parti socialiste), Clémence Guetté (La France Insoumise) et Jean-Philippe Tanguy (Rassemblement national). En première partie d'émission, Marine Le Pen qui figure en dernière position sur la liste du Rassemblement national (RN), a répondu aux questions de Caroline Roux. Franceinfo revient sur les cinq séquences à retenir de l'émission.

Sur le climat, Marine Le Pen refuse de se "flageller"

Interrogée sur la transition écologique et la crise climatique, Marine Le Pen a critiqué les normes environnementales en vigueur en France et en Europe, qui affectent à ses yeux la compétitivité des entreprises. "Je ne veux pas que l'on nous applique des règles qui tuent des secteurs économiques", a-t-elle insisté. Elle a notamment estimé que le diagnostic de performance énergétique (DPE), qui permet de classer les logements en fonction de leur consommation d'énergie, "tue le secteur immobilier".

"Si la France disparaissait, ça ne changerait strictement rien au climat. (...) Quelle est l'empreinte carbone de la France ? Moins de 1% à l'échelle mondiale", a lancé Marine Le Pen, reprenant un argument contesté, ce chiffre ne prenant pas en compte les émissions de CO2 des produits importés en France et le poids de l'Hexagone dans les émissions du passé. "Plutôt que de se flageller, est-ce qu'on ne peut pas faire bénéficier les autres de notre expérience en décarbonation ?", a renchéri Marine Le Pen.

Elle se dit prête à débattre avec Emmanuel Macron "s'il met sur la table sa démission"

L'hypothèse d'un débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen avant les élections européennes agite la classe politique. La cheffe de file des députés RN a répondu à cette éventualité en posant ses propres exigences : "S'il met sur la table sa démission ou la dissolution de l'Assemblée nationale, je débattrai avec plaisir", évacue Marine Le Pen.

"Quand on est président de la République (...), soit on rentre dans le débat partisan, soit on n'y rentre pas. Mais à ce moment-là, il faut en tirer les conséquences si on perd les élections", a expliqué la députée.

Un échange tendu entre Christophe Béchu et Yannick Jadot sur les pesticides

Lors du débat qui a suivi, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, s'en est pris au sénateur écologiste Yannick Jadot. L'ancien maire d'Angers a déploré l'attitude des Verts au Parlement européen, qui ont participé au rejet, en novembre, d'une législation visant à réduire de moitié l'usage de pesticides à l'échelle de l'UE d'ici à 2030.

Les Verts avaient estimé que le texte n'était pas assez contraignant. "La gauche et les Verts ont dit : 'Ce n'est pas assez ambitieux'. L'extrême droite a dit : 'Ca va trop loin'. (...) Quand chacun se réfugie dans sa radicalité, à la fin, il ne se passe rien. C'est une posture qui va dans le mur", a estimé Christophe Béchu. "L'Espagne était contre, l'Italie était contre, l'Allemagne était contre", a vivement répondu Yannick Jadot, critiquant le nouvel indicateur de mesure de l'utilisation des pesticides prévu par le texte, et finalement mis en place en France : "Tout le monde considère que votre indicateur est mensonger", estime l'ex-député européen.

Clémence Guetté et Aurélien Pradié s'opposent au patron de Stellantis, Carlos Tavares, sur le protectionnisme

"Nous ne nous sommes pas donnés les moyens de faire la course avec la Chine", a regretté le directeur général du groupe automobile Stellantis, Carlos Tavares, invité à débattre avec des représentants du Parti socialiste, de La France Insoumise et des Républicains.

"Faire la course, ce n'est pas soutenable", lui a répondu la députée LFI Clémence Guetté, pointant le poids écologique de la recherche d'une telle croissance. "Le mode de vie d'un Américain moyen, c'est 4,5 planètes par an", a-t-elle avancé, en référence au concept contesté de "jour du dépassement". "Ce qu'il faut, c'est choisir ce dont on a besoin".

Le LR Aurélien Pradié l'a rejointe dans la défense du protectionnisme. "Il faut produire les poulets chez nous plutôt que d'aller les chercher à l'autre bout du monde", affirme l'élu du Lot 

Boris Vallaud remet à Carlos Tavares sa proposition de loi sur le plafonnement des salaires

Plaidant pour un meilleur partage des richesses, le député socialiste Boris Vallaud a profité de la présence de Carlos Tavares pour lui remettre une version imprimée de la proposition de loi qu’il a déposée début mai pour encadrer les écarts de salaire en entreprise de 1 à 20, qu'il a lancée au patron de Stellantis.

Un peu plus tôt dans l'émission, ce dernier avait été interrogée par Caroline Roux sur sa rémunération très polémique, qui peut atteindre jusqu'à 36 millions d'euros pour 2023. Rappelant que ce montant dépendait en grande partie des résultats du constructeur automobile, Carlos Tavares avait répondu que si la loi interdisait une telle rémunération, il s'y conformerait.

Attrapant à la volée les feuilles de Boris Vallaud, Carlos Tavares lui a demandé si le texte avait déjà été adopté, avant de répliquer : "Vous me la donnerez quand elle sera votée !"

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