Vidéo Plus de père, plus de maison, plus d'école... dans les ruines de Gaza, Ibrahim veut "juste que la guerre s'arrête"

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Plus de père, plus de maison, plus d'école... dans les ruines de Gaza, Ibrahim veut "juste que la guerre s'arrête"
Plus de père, plus de maison, plus d'école... dans les ruines de Gaza, Ibrahim veut "juste que la guerre s'arrête" Plus de père, plus de maison, plus d'école... dans les ruines de Gaza, Ibrahim veut "juste que la guerre s'arrête" (ENVOYÉ SPÉCIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions
Pour raconter de l'intérieur les ravages de la guerre à Gaza, quelques-uns des derniers journalistes encore présents sur place ont transmis leurs images à "Envoyé spécial". Tous sont extrêmement inquiets pour les enfants, dont la situation est catastrophique. Le photographe Hatem Hani Rawagh a été particulièrement touché par l'histoire d'Ibrahim, racontée dans cet extrait.

"C'est d'ici qu'ils ont sorti mon père, et mon frère Misbah. Et ma sœur a été projetée plus loin par le souffle." C'était le 9 mars 2024, au moment du dîner. Au milieu des ruines de son ancienne maison, Ibrahim se souvient seulement d'une boule de feu. Le petit garçon a eu le visage brûlé par l'explosion. Son père, Abdallah, n'a pas survécu. Selon sa famille, il n'avait aucun lien avec le Hamas. Malade, il vivait de petits boulots. 

Si Misbah, le petit frère d'Ibrahim, est miraculeusement indemne, leur sœur Boussaïna a reçu des éclats dans le dos. Traumatisée par la guerre, elle souffrait déjà de troubles du comportement. Désormais, elle se met souvent à crier sans raison : "Elle appelle son père en hurlant, et le croit encore sous les bombardements", explique sa maman, qui tente de récupérer quelques vêtements dans les ruines.

"Je ne peux plus ni lire ni écrire"

Ibrahim, lui, a repéré des jouets sous les décombres, mais impossible de les atteindre. Ses livres étaient là aussi, ils sont détruits comme tout le reste. "Actuellement, il n'y a pas d'école, pas de maison. Je ne peux plus ni lire ni écrire, regrette le jeune garçon. Les enfants deviennent agressifs, ils se battent entre eux au milieu des ruines." Ibrahim n'a qu'un seul souhait : "Que la guerre s'arrête", pour faire venir sa famille dans la nouvelle maison qu'il veut construire. La leur est l'un des 89 000 bâtiments détruits ou endommagés par les bombardements israéliens entre octobre 2023 et mars 2024. Selon l'ONU, 60% des écoles et hôpitaux de la bande de Gaza ont été touchés par les bombardements israéliens.

Depuis Gaza où aucun journaliste étranger ne peut entrer, c'est Hatem Hani Rawagh, un photographe du média associatif Press House - Palestine qui a transmis ces images à "Envoyé spécial". L'histoire d'Ibrahim l'a particulièrement touché. Comme tous les rares reporters ou humanitaires encore présents sur place, il souhaite alerter sur la situation catastrophique des enfants. L'ONU estime que quatre mois de guerre à Gaza ont fait parmi eux davantage de morts que toutes les guerres du monde en quatre ans.

Extrait de "Des enfants dans l'enfer de Gaza", un reportage diffusé dans "Envoyé spécial" le 18 avril 2024.

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