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Vidéo Accro à son jet privé, Patrick Drahi, PDG d'Altice, a émis en quelques mois plus de CO2 qu'un Français moyen en soixante-dix ans

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 4 min
Fiscalité, CO2 et jus de carotte : Patrick Drahi adore son jet privé !
Fiscalité, CO2 et jus de carotte : Patrick Drahi adore son jet privé ! Fiscalité, CO2 et jus de carotte : Patrick Drahi adore son jet privé ! (COMPLEMENT D'ENQUETE / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions
Ces informations ont été obtenues à la suite d'une fuite de données sur internet. Les documents font aussi apparaître les montages complexes mis en place pour acheter les avions utilisés par le patron français, relate "Complément d'enquête".

Certains milliardaires partagent la passion du jet privé avec les footballeurs. Patrick Drahi utilise ainsi beaucoup son Global 7500 à 62 millions de dollars. Rien que dans les premiers mois de 2022, en 56 vols sur quatre continents, l'avion a avalé 128 000 kilomètres.

Selon les calculs de "Complément d'enquête", le PDG d'Altice (propriétaire de BFM TV, RMC, SFR...) a émis 684 tonnes de CO2, soit plus de 70 ans de rejets d'un Français moyen. Ces informations ont été obtenues à la suite d'une fuite de données sur internet. Le journaliste Antoine Champagne, du site Reflets, est le premier à avoir révélé le contenu de certains de ces documents dérobés par des pirates informatiques (ce qui lui a valu des poursuites de la part d'Altice).

Objectif : "neutraliser" l'impôt

On y découvre les petites manies du milliardaire, qui exige une température de 24 degrés dans son jet, du jus de carotte frais, une marque bien précise d'oreillers, de champagne ou de bonbons… Mais pour le journaliste, ils représentent surtout une mine de renseignements sur ses pratiques en matière d'impôts et sa "recherche permanente d'optimisation fiscale".

Les documents font apparaître les montages complexes mis en place pour acheter les avions utilisés par Patrick Drahi. Son Global 7500 a été acquis par sa société Manjet, enregistrée dans un paradis fiscal, l'île de Man. L'avion a ensuite été envoyé en Suisse et confié à une petite compagnie aérienne pour des vols dits "professionnels" (ce qui permet de récupérer la TVA à la douane, pour plus de 4 millions d'euros). Patrick Drahi se louerait à lui-même ensuite son propre jet, et déduirait ces frais des bénéfices de ses sociétés.

L'objectif de toutes ces manipulations : "neutraliser" l'impôt, comme l'écrit un manager dans une note. Les équipes de Patrick Drahi ont refusé de répondre à une interview. Peut-être sont-elles concentrées sur leur dernière opération : un nouvel avion qu'elles envisageaient, l'année dernière, d'immatriculer à Malte, une autre île à la fiscalité douce…

Extrait de "Jets privés et ultra-riches : ça plane pour eux !", un document à voir dans "Complément d'enquête" le 9 mars 2023.

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