Cet article date de plus de dix ans.

Complément d'enquête : "Elus, professions réglementées : la fin des intouchables ?"

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min - vidéo : 65min
Ce replay n'est plus disponible.
Article rédigé par Valerie Kowal
France Télévisions

Les pharmaciens, les notaires, les dentistes, les greffiers et les avocats font bloc pour qu'on n'ouvre pas à la concurrence leurs professions dites "réglementées". Des chasses gardées qui leur assurent des revenus confortables. Les députés, eux aussi, "rechignent" à instaurer la transparence quand il s'agit de leur argent, même après le scandale Thévenoud. Y-a-t-il des abus ? Comment réformer ? Complément d'enquête sur les intouchables de la République le jeudi 16 octobre.

La réforme, il n'y a "pas d'autres choix pour la France" a déclaré Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie, au micro d'Europe 1, le 17 septembre. Il a également éclairci certains points de son projet de loi sur la croissance. Selon lui, ce texte ne consistera pas en une grande réforme "qui va tout résoudre". Il sera "une série de petits déverrouillages, sur plein de sujets, qui relèvent du travail, du quotidien, des réglementations". "Les professions réglementées, c'est un tout petit bout de cette réforme" a -t-il précisé. Un ministre bien conscient de l'ampleur qu'a prise ce "tout petit bout", explique Le Figaro

Car ce projet de loi, amorçé en plein coeur de l'été par Arnaud Montebourg et qui promettait de "restituer l'équivalent de 6 milliards d'euros de pouvoir d'achat aux Français", a beaucoup crispé.  Pharmaciens, notaires, huissiers et avocats, pourtant peu habitués à battre le pavé ont manifesté leur mécontentent dans la rue fin septembre. Leur motif d'inquiétude : l'ouverture du capital des sociétés libérales. Sont-ils l'incarnation d'une France impossible à réformer ?

Députés : des comptes très opaques

Samuel Humez et Guillaume Beaufils ont enquêté sur les comptes très opaques des députés. Car la transparence est un sujet qui reste tabou à l'Assemblée nationale. En théorie, l'enveloppe mensuelle de 5 770 euros qui leur est allouée est officiellement destinée à couvrir leurs frais professionnels. Mais certains l'utilisent pour acheter, en toute légalité, un bien immobilier qui leur appartient à la fin de leur mandat. Qui contrôle l'utilisation de cet argent ? C'est l'un des secrets les mieux gardés du Palais Bourbon.

Avocats.com

Laure Polez et Violaine Vermot-Gaud nous éclairent sur un monopole méconnu : celui des avocats en matière de conseil juridique. Des jeunes entrepreneurs s'attaquent à ce bastion et lancent des sites Internet qui permettent de divorcer plus rapidement et moins cher. 600 euros le divorce contre 3 800 euros via un avocat classique. Ces "avocats.com" se heurtent à la puissante corporation des avocats qui les attaque régulièrement.

Les pros de la faillite

Il existe aussi un type méconnu de professions réglementées dans le collimateur de Bercy. On les appelle "les liquidateurs". En France, 300 mandataires judiciaires, désignés par les tribunaux de commerce s'activent au chevet des entreprises en dépôt de bilan. Ils payent les salaires et les factures, vendent les actifs quand il n' y a plus d'espoir. Ils gagnent très bien leur vie : 23 000 euros par mois en moyenne. Jean-Karl lambert et Antoine Husser ont enquêté sur les "pros de la faillite", accusés, aujourd'hui, d'avoir abusé de leur monopole.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.