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UMP : trois candidats pour un fauteuil de président

Qui de Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire ou Hervé Mariton prendra la tête de l’UMP ? Les militants sont amenés à choisir, lors du premier tour ce samedi, l’un des trois candidats. Trois hommes aux profils très différents.
Article rédigé par Matthieu Mondoloni
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
  (Les trois candidats à la présidence de l'UMP. © Maxppp)

Nicolas Sarkozy, le favori

A 59 ans, Nicolas Sarkozy tente un retour politique quasi inédit pour un ancien président de la République. Seul Valéry Giscard d’Estaing s’y était risqué, mais en passant par une élection locale. Plus de deux ans après s’être incliné face à François Hollande, il tente ainsi de reconquérir la présidence de son parti, avec dans l’idée de tout y changer et de créer “la grande force politique du XXIe siècle, horizontale, numérique et moderne ”.

Ce retour politique, Nicolas Sarkozy le fait en partie sous la forme d’une repentance assumée. “Il faut être capable de dire : ‘Oui, je me suis trompé’ ”, a-t-il dit il y a peu lors d’un meeting. S’il explique qu’il a changé, qu’il a appris de sa défaite, il a conservé la même gestuelle, la même volonté de convaincre. Ses détracteurs lui reprochent au contraire de “n’apporter aucune idée neuve pour la France ”.

Depuis l’annonce de son retour en septembre, l’ancien chef de l’Etat multiplie les meetings dans le pays. Dans le Nord, il a parlé économie et sécurité, à Nice, immigration, en Alsace, réforme territoriale. Son discours est adapté en fonction de son auditoire, au risque de parfois se laisser déborder par la salle. C’était le cas à Paris devant les pro Manif pour tous où il a fini par lâcher le mot "abrogation " à propos de la loi sur le mariage homosexuel car, a-t-il dit, "ça ne coûte pas très cher ". La formule a été jugée "maladroite ", y compris par ses proches. "Même s'il a été président de la République, il doit recommencer de zéro. "

Malgré ses difficultés, il reste le grand favori de cette élection. Ce samedi, dès le premier tour, il devrait reprendre la tête de sa formation -il avait déjà présidé l’UMP de 2004 à 2007- avec déjà dans un coin de la tête l’élection présidentielle de 2017.

Bruno Le Maire, l’outsider

C’est le clou dans la talonnette. Bruno Le Maire, 45 ans, ne cesse de surprendre en faisant une campagne réussie qui pourrait convaincre plus de 20% des militants. Il contrarie le retour de son grand rival. Au point de croire en son destin. "Je vais gagner " car "je suis un combattant ", assure-t-il. Ancien ministre de l’Agriculture dans le gouvernement Fillon, il ne craint pas son ancien président. "J'irai jusqu'au bout, je n'ai rien à perdre, je suis libre ", dit-il, un rien bravache. A chacun de ses meetings, il égratigne, tout en restant courtois, Nicolas Sarkozy.

Ce normalien est aussi énarque. Plus jeune directeur de cabinet d’un Premier ministre -sous Dominique de Villepin- il incarne le centre de l’UMP. Il surfe sur l’image d’un surdoué de la politique au look décontracté et aux idées larges, prônant "la transparence " ou "le non-cumul des mandats ".

Il explique vouloir "inventer un nouveau modèle " pour le pays, pourfend "cette gauche qui abîme la France ", tout en assurant qu’il n’abrogera pas la loi sur le mariage pour tous. "Il va devenir le point de ralliement de tous les anti-Sarko ", prédit un de ses soutiens. Le 29 novembre, Bruno Le Maire en est sûr, "la surprise ", ce sera lui.

Hervé Mariton, l’électron libre

Hervé Mariton, 56 ans, sait que ses chances sont minces. Mais celui qui a été l’éphémère ministre du dernier gouvernement de Jacques Chirac (Outre-mer), se vit comme une sorte de miraculé. Il se voit comme un miraculé de la politique, notamment pour avoir conquis à la gauche la mairie de Crest, dans la Drôme, en 1995. Il est depuis “constamment réélu alors même que la circonscription vote à gauche ".

Hervé Mariton est également un miraculé de la vie quand, en 1997, il échappe à la mort lorsqu’un “fou ” lui tire dessus à deux reprises. Une balle lui traverse la main, "la deuxième est arrêtée par ma clé de voiture, dans la poche de mon pantalon. Je suis un politique qui a connu l'épreuve du feu ", assure-t-il avec une pointe de fierté.

Les deux autres candidats ne l’effraient pas, assure-t-il. Ce polytechnicien, ingénieur en chef du Corps des Mines, est aussi titulaire d’un DEA en gestion et parle parfaitement l’anglais et le russe. Hervé Mariton répète à qui veut l’entendre qu’il est un homme fidèle à ses convictions et à ses principes. Opposant farouche au mariage homosexuel, fervent soutien de la Manif pour tous -qui le lui rend bien-, il est pour “l’autorité de l’Etat ” et n’hésite pas à prôner le “droit du sang ” pour la nationalité. Il veut également “rendre obligatoire le service civique pour les jeunes entre 18 et 25 ans ".

Né à Alger de père catholique et de mère juive, il a opté "pour le judaïsme ", tout en défendant fermement "le principe de laïcité ". Il pourrait obtenir entre 5 et 10% des voix.

  (Infographie UMP)
 

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