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Remaniement : sans solliciter la confiance des parlementaires, quelle stratégie pour le gouvernement d'Elisabeth Borne à l'Assemblée ?

Après le remaniement, le nouveau gouvernement se voit contraint de chercher des majorités au cas par cas, selon les textes. Et ce sera parfois complexe.

Article rédigé par franceinfo - Audrey Tison - Benjamin Mathieu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La Première ministre Elisabeth Borne à son arrivée au conseil des ministres à l'Elysée, le 4 juillet 2022. (LUDOVIC MARIN / AFP)

L'heure de la mise en route. Après le remaniement, c'est l'heure du baptême du feu pour le nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne, qui, avec à une majorité relative à l'Assemblée nationale, ne sollicitera pas la confiance des parlementaires. D'autant que les suppléants des députés appelés au gouvernement ne pourront pas siéger dans l'hémicycle avant un mois, privant ainsi la majorité de leurs votes. Une tradition républicaine à laquelle avaient également dérogé en leurs temps les Premiers ministres Michel Rocard, Edith Cresson ou Pierre Bérégovoy, sous François Mitterrand, qui ne disposaient eux-aussi que d'une majorité relative dans l'hémicycle.

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La Première ministre est désormais attendue au tournant pour sa déclaration de politique générale qu'elle doit prononcer devant les députés. Dès lundi 4 juillet, deux semaines après le revers du camp d'Emmanuel Macron aux législatives, le nouveau gouvernement s'est mis en ordre de bataille lors d'un conseil des ministres à l'Elysée. Et le message d'Emmanuel Macron a été clair : il a exhorté les membres de la nouvelle équipe d'Elisabeth Borne à des "transformations profondes" pour garantir à la France son "indépendance" et aux Français des "progrès", prenant acte de "l'absence de volonté" des partis de gouvernement de nouer un accord.

"La confiance ne se décrète pas"

Pour faire passer ses lois, l'exécutif va donc devoir les négocier une à une. Il va falloir du volontarisme et un "esprit de responsabilité pour batir des compromis exigeants", expliquait ainsi Emmanuel Macron en ouverture du conseil des ministres. Et le nouveau porte-parole du gouvernement persiste et signe : "La confiance ne se décrète pas a priori, elle se construit patiemment texte après texte."

"Il y aura sans doute moins de textes, qui seront sans doute plus courts. Nous allons chercher des conscensus. Et il y aura des textes qui feront conscensus. D'ailleurs, globalement, sur l'arc de la gauche à la droite. Des textes auront l'assentiment favorable de la droite, d'autres l'assentiment de la gauche. Nous allons travailler et avancer comme cela..", assurait Olivier Véran, lors de son premier point-presse au porteparolat.

Et cela devrait se faire plutôt rapidement et facilement sur le projet de loi sanitaire qui prévoit une possibilité d'un retour du pass uniquement aux frontières. Cela s'annonce plus compliqué pour le projet de loi sur le pouvoir d'achat, même si Olivier Véran voit "mal qui pourrait s'opposer" à des mesures comme l'augmentation des pensions de retraite ou le bouclier tarifaire sur l'énergie. 

Il reste que la hantise du gouvernement reste la construction de majorité contre les projets de l'exécutif. Des ministres étudient ainsi la possibilité de prendre certaines mesures par décret pour contourner l'obstacle du Parlement.

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