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"Ça nous met en contradiction avec ce que nous portons" : le retour d'Adrien Quatennens dans le groupe LFI passe très mal au sein de la Nupes

La réintégration du député du Nord, condamné pour violences conjugales, après quatre mois de suspension accentue les dissensions entre la France insoumise et ses alliés de gauche. Socialistes et écologistes demandent sa mise à l'écart.
Article rédigé par franceinfo - Victoria Koussa
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Adrien Quatennens à l'Assemblée nationale, le 11 avril 2023. (THOMAS SAMSON / AFP)

Quand les Insoumis font profil bas, leurs partenaires se positionnent. La France insoumise a annoncé mardi 11 avril la réintégration au sein du groupe LFI à l'Assemblée nationale d'Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales. Le groupe a voté à bulletin secret, 15 députés ont voté contre, deux se sont abstenus : soit plus d'un tiers du groupe mal à l'aise. Et ce n'est rien comparé à la réprobation des alliés de LFI. Le patron du PS, Olivier Faure demande à ce que le député du Nord ne soit plus un interlocuteur de la Nupes : "Il y a une période pendant laquelle Adrien Quatennens ne peut pas représenter l'intergroupe, et même n'aurait pas dû représenter la France insoumise. Parce que ça nous met en contradiction avec ce que nous portons. On ne peut pas demander aux Françaises et aux Français d'opérer une rupture. Ça suppose qu'on mette en accord ces paroles et ces actes".

>> Réintégration d'Adrien Quatennens : "Les formations politiques qui se prétendent féministes doivent être exemplaires", lance Laurence Rossignol

D'autant que pour l'écologiste Sandrine Rousseau, le protégé de Jean-Luc Mélenchon a contourné la sanction de son groupe qui l'avait exclu de ses rangs durant quatre mois : "C'est quand même incroyable qu'on n'arrive pas à accepter la sanction d'un député qui a été condamné par la justice, donc déclaré coupable". 

"Pourquoi pendant quatre mois, ça n'a pas été possible de l'empêcher de prendre la parole dans l'hémicycle et de faire en sorte qu'il ne soit pas présent dans cet hémicycle ?"

Sandrine Rousseau

à franceinfo

"Eviter l'amnistie politique pour ses amis"

Un avis partagé par la sénatrice socialiste de l'Oise Laurence Rossignol. Invitée de franceinfo, elle a estimé que "Les formations politiques auxquelles nous appartenons, qui se prétendent être féministes et qui prétendent faire de la lutte contre les violences faites aux femmes une priorité, doivent être exemplaires".

Vice-présidente du Sénat et présidente de l'Assemblée des Femmes, Laurence Rossignol estime qu'être "exemplaire", "c'est éviter l'amnistie politique pour ses amis" : "On ne peut pas être contre les violences faites aux femmes, sauf quand elles concernent un de nos amis", a-t-elle dénoncé, mettant directement en cause Jean-Luc Mélenchon qu'elle accuse d'avoir "certainement pesé sur le vote". "Depuis le début [de cette affaire], il n'a pas manqué d'apporter son soutien et son amitié à celui qui était son dauphin", a-t-elle taclé.

Le retour d'Adrien Quatennens tombe mal pour la coalition de gauche fragilisée ces derniers jours par le conflit entre LFI et le communiste Fabien Roussel. Le leader du Parti communiste, largement reconduit lors du 39e congrès du parti lundi, ayant confirmé sa volonté de s'émanciper de la Nupes.

La France insoumise cherche à donner un nouveau souffle au combat contre la réforme des retraites à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation, et à deux jours de la décision du Conseil constitutionnel.

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