Election américaine : à quoi va ressembler le mandat de Kamala Harris à la vice-présidence ?
Avec l'élection de Joe Biden, Kamala Harris devient vice-présidente des Etats-Unis, une fonction aux contours imprécis.
Kamala Harris est devenue vice-présidente des Etats-Unis, samedi 7 novembre, après la victoire de Joe Biden en Pennsylvanie qui lui a permis de remporter la course à la Maison Blanche. L'existence d'un(e) vice-président(e) est prévue par le premier article de la Constitution américaine de 1776. Il ou elle doit obligatoirement avoir plus de 35 ans, être né(e) aux Etats-Unis et y avoir passé au moins quatorze ans de sa vie. Contrairement au président, son nombre de mandats consécutifs n'est pas limité. Mais aucun pouvoir exécutif ne lui est réellement alloué par ce texte. En attendant que Kamala Harris soit formellement élue le 14 décembre, lors du vote du collège électoral américain, franceinfo vous présente une fonction dont les prérogatives sont souvent méconnues.
Une remplaçante pour le président
Le vice-président américain est tout d'abord la doublure du président en cas de problème. Si le chef de l'Etat est malade, dans l'incapacité d'exercer ses fonctions ou démis de celles-ci, c'est au vice-président que reviennent ses pouvoirs pour assurer la continuité de la gouvernance.
Les exemples historiques sont nombreux : en 1963, après l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy, c'est son vice-président Lyndon Johnson qui lui a succédé. Lors de l'affaire du Watergate, qui a conduit Richard Nixon à la démission, en 1974, Gerald Ford a pris sa suite.
Des remplacements à titre exceptionnel en cas de soins médicaux peuvent également avoir lieu. En 1985, George Bush a été président pendant une dizaine d'heures alors que Ronald Reagan était opéré. Des situations similaires se sont reproduites sous les mandats de George W. Bush (2000-2008), où Dick Cheney a assuré l'intérim à deux reprises. Plus récemment, Mike Pence était prêt à relayer Donald Trump lorsque le président était hospitalisé après avoir contracté le Covid-19.
Une fonction de présidente du Sénat
Le vice-président fait souvent office de relais entre le président, symbole du pouvoir exécutif, et le Congrès, qui représente le pouvoir législatif. Au sein de ce Congrès, il est d'ailleurs président du Sénat. Son rôle y reste néanmoins symbolique : il ne prend jamais part au vote, sauf en cas d'égalité absolue, où sa voix devient alors décisive.
Le Sénat américain est composé de 100 membres, dont la majorité – républicaine ou démocrate – se joue souvent à quelques sièges. Les probabilités d'égalité sont donc plus nombreuses. Mike Pence a voté 13 fois durant le mandat de Donald Trump pour départager des égalités. Cela en fait le vice-président qui a le plus été sollicité depuis le XIXe siècle.
Un rôle à l'amplitude variée
La place que peut occuper le vice-président sur la scène politique dépend également de la volonté du président. Durant le mandat de Bill Clinton, le démocrate Al Gore s'est particulièrement impliqué sur les questions environnementales. Instigateur de la réforme de l'administration fédérale et de la démocratisation d'internet, il est considéré comme l'un des vice-présidents majeurs de l'histoire récente. La marge de manœuvre de Mike Pence sous le mandat de Donald Trump était, en revanche, extrêmement restreinte.
Kamala Harris, première femme, et Noire, à exercer cette fonction, était présentée comme un atout de la campagne de Joe Biden : beaucoup plus jeune (56 ans) que le nouveau président américain, elle représente une alternative démocrate crédible pour l'avenir du parti.
La vice-présidence peut effectivement être un tremplin pour une éventuelle succession présidentielle. Depuis la fondation des Etats-Unis, plusieurs vice-présidents sont ensuite devenus les principaux locataires de la Maison Blanche : Thomas Jefferson, Theodore Roosevelt, Harry Truman, Richard Nixon ou encore George Bush ont d'abord occupé le poste de numéro 2 du pays, avant, comme Joe Biden, d'être élus à la tête des Etats-Unis.
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