Comment Donald Trump accuse les démocrates de mener une "chasse aux sorcières" à chaque fois qu'il est inculpé

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Donald Trump lors d'un meeting à Waukesha, dans le Wisconsin (Etats-Unis), le 5 août 2022. (SCOTT OLSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)
Le candidat républicain à la présidentielle répète à l'envi que l'administration de Joe Biden "instrumentalise la justice" pour nuire à sa campagne.

Il se dit victime de tentatives d'entraver sa campagne pour la prochaine élection présidentielle. Donald Trump a plaidé non coupable de complot contre les institutions américaines, jeudi 3 août, lors d'une comparution devant un tribunal de Washington. L'ancien président des Etats-Unis, qui espère retrouver la Maison Blanche en 2024, est actuellement inculpé dans trois affaires différentes. Et les procès pourraient bien se télescoper avec les primaires du parti républicain, qui auront lieu de janvier à juillet. Donald Trump estime ainsi qu'il fait l'objet d'une "chasse aux sorcières" menée par les démocrates. Un discours qu'il reprend à chaque nouvelle inculpation.

Dans l'affaire avec Stormy Daniels

En mars, Donald Trump est devenu le premier ex-président inculpé au pénal. Il est visé par 34 chefs d'accusation pour fraude comptable, en lien avec un paiement pour acheter le silence d'une actrice de films pornographiques, Stormy Daniels. Avant même l'annonce de son inculpation par un grand jury de New York, Donald Trump avait dénoncé une "chasse aux sorcières". "C'est tout simplement de la folie, avait déclaré un de ses porte-parole à CNN. Depuis cinq ans, le parquet de New York enquête sur le moindre aspect de la vie du président Trump, sans découvrir quoi que ce soit." Après sa mise en accusation, le milliardaire a repris cette ligne de défense.

"C'est de la persécution politique et une ingérence électorale au plus haut niveau."

Donald Trump

après son inculpation pour fraude comptable

"Les démocrates ont menti, triché et volé dans leur obsession de 'faire tomber Trump'. Mais maintenant ils ont réalisé l'impensable : mettre en accusation une personne complètement innocente", a-t-il affirmé dans un communiqué cité par le New York Times. "Je pense que cette chasse aux sorcières va se retourner contre Joe Biden", a ajouté le favori des primaires républicaines en vue de l'élection présidentielle de 2024.

Dans le dossier des documents classifiés

Autre affaire dans lequel le milliardaire est mis en cause : celle des documents classifiés retrouvés dans sa résidence de Mar-a-Lago (Floride), qu'il aurait refusé de remettre aux archives nationales. Le procureur spécial Jack Smith a annoncé que Donald Trump était désormais visé par 40 chefs d'accusation, en lien avec la "rétention d'informations relevant de la défense nationale". Quelques heures après avoir plaidé non coupable, mi-juin, le milliardaire a de nouveau mis en cause la Maison Blanche, lors d'un meeting du parti républicain à Colombus (Ohio).

"Cette inculpation ridicule et sans fondement, lancée par le 'ministère de l'Injustice' dont l'administration Biden a fait une arme, restera l'un des plus terribles abus de pouvoir de l'histoire de notre pays."

Donald Trump

lors d'un meeting

"Cette persécution vicieuse est un simulacre de justice", a lancé l'ex-président des Etats-Unis devant ses partisans. Selon la radio NPR, il a également accusé les démocrates d'avoir "lancé une chasse aux sorcières après l'autre pour tenter d'arrêter notre mouvement". "Ce n'est pas après moi qu'ils en ont, mais après vous", a-t-il assuré devant la foule.

Dans les poursuites pour complot

Donald Trump a une nouvelle fois été inculpé par le procureur spécial Jack Smith, mardi 1er août, dans le cadre de l'enquête sur sa tentative de renverser le résultat de la présidentielle de 2020. Le milliardaire est cette fois visé par quatre chefs d'accusation, dont "complot à l'encontre de l'Etat américain". "Je vais maintenant à Washington en vue d'être arrêté pour avoir contesté une élection frauduleuse, truquée et volée. C'est un grand honneur", a-t-il ironisé après l'annonce du parquet fédéral, accusant encore une fois l'administration Biden d'être derrière ces nouvelles poursuites.

"Les démocrates ne veulent pas faire campagne face à moi, sinon ils n'auraient pas recours à cette instrumentalisation sans précédent de la justice."

Donald Trump

sur son réseau social Truth

Le milliardaire a plaidé "non coupable" de tous les chefs d'accusation, jeudi 3 août, lors d'une comparution pour lui détailler les charges et les peines qu'il encourt. Avant de reprendre son avion personnel pour le New Jersey, Donald Trump s'est livré à une courte déclaration face à la presse. "C'est un bien triste jour pour l'Amérique", a-t-il jugé, avant de dérouler son argumentaire habituel. "Ce à quoi vous assistez, c'est la persécution d'un opposant politique. Cela n'aurait jamais dû se produire."

Pour le candidat républicain à la présidentielle, ce nouveau procès a pour seul objectif de s'en prendre à "celui qui détient une avance considérable dans les primaires du parti, et qui est largement devant Biden dans les sondages". "Comme on ne peut pas le vaincre, on le persécute et on le poursuit en justice", a-t-il ajouté. La première audience dans cette affaire aura lieu le 28 août. Le procureur spécial Jack Smith doit notamment y présenter ses arguments pour fixer la date du procès, qui pourrait avoir lieu à l'été 2024. En plein milieu de la campagne pour l'élection présidentielle, prévue le 5 novembre.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.