Premiers voeux du roi Charles III : "Il a montré qu'il était le défenseur de toutes les fois, pas seulement de la foi anglicane", note Stéphane Bern
Selon Stéphane Bern, ce premier discours de Noël du roi Charles III était "prudent" mais surtout "plutôt rassembleur". Le souverain a notamment beaucoup parlé des services publics britanniques et de l'inflation qui frappe le pays.
"C'était un discours très rassembleur", note dimanche 25 décembre sur franceinfo Stéphane Bern, journaliste et animateur, spécialiste de la royauté. Il réagit après le premier discours de Noël du roi Charles III, à la chapelle Saint-George de Windsor. "Il a montré qu'il était le défenseur de toutes les fois, pas seulement de la foi anglicane", poursuit Stéphane Bern en soulignant que "c'est la première fois" qu'il entend "ça dans un discours de Noël".
franceinfo : Qu'avez-vous pensé de ce discours de Charles III ?
Stéphane Bern : Je l'ai trouvé assez prudent, plutôt dans la ligne directrice que sa mère, la reine Elisabeth, avait infléchi depuis 70 ans. Je l'ai trouvé assez succinct. La reine parlait davantage. C'était un discours plutôt rassembleur. Il a simplement mentionné le prince et la princesse de Galles [William et Kate] qui ont fait un travail justement en faveur de la santé mentale, de la compassion envers les plus démunis, notamment au Pays de Galles. Il n'avait aucune raison de mentionner le prince Harry et son épouse Megan, dans la mesure où le discours avait été enregistré le 13 décembre, c'est-à-dire avant la deuxième salve, un peu offensive, de Harry et Megan sur Netflix. Et puis, Charles III a fait de la politique sans en avoir l'air. Il faut savoir que le message de Noël est le seul discours du roi qui n'est pas contresigné par le Premier ministre. Il peut donc librement donner son avis.
Qu'est-ce qui vous a frappé ?
Plusieurs choses. D'abord, il a choisi le lieu. Ce n'est pas un salon du palais de Buckingham, mais c'est la chapelle royale Saint Georges, à quelques mètres de là où sont inhumés sa mère, la reine Élisabeth et son père, le prince Philip. Ensuite, il a effectivement parlé des services publics, si importants. Il a mentionné l'armée,les enseignants, les infirmiers et les infirmières qui sont en grève.
"Il a parlé de la solidarité envers ceux qui souffrent et particulièrement ceux qui ont du mal à payer leurs notes de chauffage ou d'électricité. C'était vraiment une critique à peine voilée pour l'actuel Premier ministre conservateur [Rishi Sunak]."
Stéphane Bern, spécialiste de la royautéà franceinfo
Et surtout, ce qui m'a frappé, c'est qu'il est dans la lignée de ce qu'il a toujours dit : pour le dialogue inter-religieux. Certes, il a parlé de sa visite à Bethléem, il a parlé évidemment de ses convictions religieuses, mais il a parlé également des synagogues, des temples, des églises, des mosquées où tout le monde a fait un travail incroyable pour aider celles et ceux qui souffrent. C'est la première fois que j'entends ça dans un discours de Noël. Il a montré qu'il était le défenseur de toutes les fois présentes dans le royaume, et pas seulement de la foi anglicane dont il est le chef. Dernier point : alors que son fils cadet l'a accusé de racisme, on le voit avec toutes les communautés différentes et il a rappelé le lien indéfectible qui lie le Commonwealth à lui, au roi Charles III, qui en est le chef.
Il a vraiment endossé son rôle de souverain dans ce discours ?
Oui, il a endossé son rôle de souverain, de rassembleur, de ciment de la nation dans un pays qui est fragilisé par la crise économique, par l'inflation qui de 11 %, par le Brexit dont chacun commence à mesurer les conséquences. Je pensais qu'il allait parler de son couronnement, le 6 mai prochain en l'abbaye de Westminster. Mais, il a laissé ça de côté pour parler de l'esprit de Noël et surtout de cette de cette volonté de que la lumière brille pour chacun et surtout pour qu'on ait une pensée pour les autres, pour qu'on donne de notre temps, de notre énergie, de nos moyens pour soulager les difficultés dans lesquelles nos voisins, nos proches se trouvent.
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