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Lafarge en Syrie : un ancien candidat du FN aux municipales impliqué dans les négociations avec l'Etat islamique

Selon Mediapart, l'actuel directeur de la sûreté de Lafarge-Holcim a supervisé la collaboration du cimentier avec des jihadistes. Soutien de Marine Le Pen, il a été candidat sur la liste du Front national à Paris, lors des élections municipales. 

Article rédigé par franceinfo
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La cimenterie Lafarge dans le nord de la Syrie, près de la frontière turque. (DANIEL RIFFET / PHOTONONSTOP / AFP)

Selon Mediapart (article abonnés), un ancien candidat FN aux municipales à Paris et "fervent soutien" de Marine Le Pen a supervisé la collaboration du cimentier Lafarge avec le groupe Etat islamique en Syrie

Jean-Claude Veillard, un ancien militaire, est l'actuel directeur de la sûreté de Lafarge-Holcim. Il est impliqué dans une affaire révélée par Le Monde selon laquelle le cimentier a financé l'organisation terroriste en s'acquitant d’une taxe au profit des jihadistes. Documents et témoignages à l'appui, Mediapart indique que Jean-Claude Veillard avait une "parfaite connaissance des tractations qui ont eu cours, en 2013 et 2014, entre la multinationale et l’Etat islamique, auteur d’une vague d’attentats sans précédent en France en 2015." 

Jean-Claude Veillard était informé de chaque phase de la négociation entre le cimentier et les jihadistes et il aurait "dû donner son avis sur les décisions prises"L'homme, interrogé par le site d'investigations, se contente d'évoquer une "une affaire personnelle et privée"

Une enquête judiciaire ouverte contre le cimentier

Au même moment, "il fut cinquième sur la liste du candidat du Rassemblement Bleu Marine [en mars 2014 à Paris], Wallerand de Saint-Just, qui est actuellement le trésorier de la campagne présidentielle de Marine Le Pen", explique Mediapart.  

Le groupe cimentier Lafarge-Holcim fait l'objet d'une plainte pour "financement d’entreprise terroriste", "complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité", "mise en danger délibérée d’autrui" et "exploitation abusive du travail d’autrui". Une enquête judiciaire a été ouverte. 

Selon une enquête du Monde publiée en juin, Lafarge avait missionné un intermédiaire pour obtenir de l'EI des laissez-passer pour ses employés aux checkpoints. Achetée en 2007 par le français Lafarge, cette cimenterie, située à Jalabiya, à 150 kilomètres au nord-est d'Alep avait été remise en service en 2010 après trois années de travaux qui avaient coûté environ 680 millions de dollars, ce qui en faisait le plus gros investissement étranger dans le pays en dehors du secteur pétrolier. A la suite de ces révélations, le patron de Lafarge-Holcim a démissionné

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