Conflit Israël-Hamas : trois mois après l'attaque du 7 octobre, une guerre qui risque de durer et de s'étendre

L'offensive israélienne contre le Hamas pourrait se prolonger tout au long de l'année mais perdre en intensité, du moins à Gaza, au risque de déborder sur des pays voisins.
Article rédigé par Eric Biegala
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des panaches de fumée à la frontière entre Israël et le Liban, le 3 janvier 2024. (ALBERTO PIZZOLI / AFP)

Le 7 octobre dernier, il y a trois mois jour pour jour, les hommes du Hamas attaquaient au petit matin les villes, villages et kibboutz mitoyens de la bande de Gaza, tuant en quelques heures plus de 1 200 personnes. Depuis, l'armée d'Israël livre une guerre sans merci au Hamas, retranché dans la bande de Gaza, faisant à son tour des milliers de victimes civiles palestiniennes. Une guerre qui dure et qui menace de s'étendre.

Même si l'armée israélienne a officiellement signalé samedi 6 janvier qu'elle avait "achevé le démantèlement de la structure militaire du Hamas dans le nord de la bande de Gaza", selon les termes de son porte-parole, le contre-amiral Daniel Hagari, il précisait immédiatement que les escarmouches étaient encore possibles dans l'agglomération de Gaza-ville.

Il insistait surtout sur le fait que les opérations militaires se concentreraient dorénavant sur le centre et le sud de l'enclave, notamment la ville de Khan Younès, où les forces armées israéliennes traquent les chefs et opérateurs du Hamas dans le dédale des tunnels et souterrains qui truffent les sous-sols de l'agglomération. Là, les opérations, a précisé le contre-amiral Hagari, vont prendre du temps et pourraient se poursuivre pendant toute l'année 2024. La guerre n'est donc pas finie : elle se poursuivra mais peut-être pas avec la même intensité, notamment concernant les bombardements aériens. Les plus lourds, ceux qui, à coups de bombes de près d'une tonne, ont rasé des quartiers entiers de l'agglomération de Gaza-ville, vont sans doute cesser.

Une guerre moins intense se profile

Ce qui se profile, c'est une guerre moins "intense", du moins pour Gaza. Au point que le ministre de la Défense Yoav Gallant évoquait même ces derniers jours un plan pour l'après-guerre à Gaza, le premier du genre. Mais le conflit pourrait bien rebondir ailleurs ou déborder sur les pays voisins.

Au sud d'Israël, les Houthis yéménites, armés par l'Iran, ont commencé par tenter de bombarder Israël à coups de missiles. Ils s'en prennent aujourd'hui quasi quotidiennement aux navires de commerce transitant en mer Rouge, forçant les marines occidentales à dépêcher sur place une flottille de navires de guerre en protection. Une dizaine de Houthis ont d'ores et déjà été tués par la Navy américaine alors qu'ils tentaient de prendre d'assaut un porte-conteneurs.

Et puis il y a le front nord d'Israël face au Hezbollah libanais, lui aussi inféodé à l'Iran. Le Hezbollah a fait jusqu'à présent très attention de ne pas aller trop loin dans ses bombardements du territoire israélien, mais c'est de moins en moins vrai. Samedi 6 janvier, 62 roquettes ont été tirées sur une base militaire israélienne. Et du côté Israélien on se dit de plus en plus ouvertement prêt à un conflit d'ampleur avec le Hezbollah. Certains le considèrent même comme d'ores et déjà inévitable.

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