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Gaza : de Jabaliya à Khan Younès, la guerre d'Israël contre le Hamas entre dans sa phase la plus intense

L'offensive de l'État hébreu se concentre sur le sud de l'enclave palestinienne, d'où sont originaires deux chefs du groupe islamiste.
Article rédigé par Thibault Lefèvre
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Des panaches de fumée s'élèvent de Khan Younes, dans le sud de la bande de Gaza, bombardé par Israël, le 6 décembre 2023. (ATEF SAFADI / MAXPPP)

La ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, est devenue l'épicentre des combats, alors que la guerre d'Israël contre le Hamas est entrée dans sa phase la plus intense, mercredi 6 décembre. Tout le territoire de la bande de Gaza est désormais concerné : le nord, avec le camp de réfugiés de Jabaliya et le quartier de Shuja'iyya, et le sud, avec Khan Younès, la seconde ville de l'enclave palestinienne.

Khan Younès comptait 200 000 habitants avant la guerre. Ils sont 600 000 désormais, avec les milliers de déplacés qu'Israël a fait fuir il y a quelques semaines du nord de la bande de Gaza. La bataille de Khan Younès est une bataille de rue, au corps à corps, maison par maison, au milieu des ruines et de civils terrorisés. Les abris sont envahis. Il n'y a pas de médicaments, très peu d'eau et très peu de nourriture. Les réseaux téléphoniques et internet sont régulièrement coupés. Les hôpitaux sont complètement débordés et il n'y a plus d'endroits où évacuer les patients les plus touchés.

Israël a déterminé des zones censées être épargnées et les a communiquées à la population par des tracts envoyés du ciel et des cartes diffusées sur internet. Mais selon plusieurs témoignages sur place, l'information ne passe pas et les bombardements sont incessants.

Le Hamas véritablement affaibli ?

L'opération en cours s'inscrit encore et toujours dans cette mission que s'est donnée le gouvernement israélien d'anéantir le mouvement islamiste. Deux noms de membres du mouvement islamiste ont été communiqués mercredi par l'armée israélienne qui affirme les avoir éliminés. Il s'agit d'Ahmed Al-Ghandoor, qui dirigeait une des 24 brigades du Hamas au nord de Gaza, et de Wael Rajab, son adjoint. Deux noms bien connus de Michael Kobi : ancien membre du renseignement intérieur israélien, il a interrogé pendant des années les leaders les plus importants du Hamas, dont Yahya Sinwar. "On a tué beaucoup de dirigeants à un haut niveau, plus de 25 ou 30, à Khan Younès, à Rafah, à Jabaliya. Mais il y en a encore. Et nous allons détruire le Hamas, assure-t-il. L'idéologie du Hamas va sans doute rester, on ne peut pas lutter contre ça. Peut-être qu'Ismaïl Haniyeh [le chef du bureau politique, exilé au Qatar] restera caché au Qatar et on ne le tuera pas là-bas. Mais dès que l'on aura la possibilité de le tuer à l'extérieur, on le fera", assure-t-il.

"Il n'y aura plus de Hamas à Gaza."

Michael Kobi, ancien membre du renseignement intérieur israélien

à franceinfo

Le principal objectif de l'armée israélienne est d'anéantir le Hamas, comme le martèle le Premier ministre Benyamin Netanyahou. D'abord ses têtes, Yahya Sinwar, le chef du mouvement islamiste à Gaza, Mohammed Deif, le "cerveau" de la stratégie militaire, et Marwan Issa, "homme de l'ombre" et chef adjoint de la branche militaire du Hamas. Mais aussi tous les leaders des échelons intermédiaires, militaires et politiques. À Gaza, le Hamas est composé de deux brigades, une au nord et l'autre au sud, divisées en 24 bataillons d'environ un millier d'hommes. L'armée israélienne estime en avoir tué 6 000, soit 25% de ce contingent. Il y a ensuite la branche politique, et puis le Hamas de l'étranger, au Liban et au Qatar, le Hamas de Cisjordanie et celui des prisons israéliennes. La guerre à Gaza s'arrêtera à un moment à un autre, mais celle contre le Hamas pourrait durer encore des années.

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