Livraison de sept tonnes d'aide humanitaire à Gaza : "On attend aussi une posture diplomatique plus ferme", réagit le vice-président de Médecins du monde
"C'est bien de faire de l’humanitaire quand on est un État, mais on attend aussi une posture diplomatique plus ferme pour condamner cette situation" dans la bande de Gaza, réagit samedi 6 janvier sur France Inter Jean-François Corty, vice-président de Médecins du monde. La France et la Jordanie ont largué sept tonnes d'aide humanitaire et sanitaire sur la bande de Gaza. L'opération de largage a été conduite dans la nuit de jeudi à vendredi par deux C-130, des avions de transport militaire, l'un français et l'autre jordanien, a précisé l'Elysée.
Jean-François Corty estime que ce mode opératoire, par les airs, n'est pas forcément une alternative aux camions humanitaires qui peinent à traverser la frontière entre l'Égypte et Gaza puisque "dans tous les cas, que ce soit pour l’aérien, le maritime ou le terrestre il faut des autorisations pour casser le blocus". Il salue cette initiative. "Cette aide est la bienvenue dans un contexte où les besoins sont immenses". Le vice-président alerte notamment sur le risque de famine de plus en plus fort. "La situation est catastrophique", insiste-t-il.
Ne pas dépolitiser la situation
Ainsi, "on peut se réjouir du parachutage d’aide de la France et de la Jordanie mais on attend de l’État français, des Américains, qu'ils ne dépolitisent pas cette situation". En d'autres termes, Jean-François Corty explique que "l'aide humanitaire ne doit pas être un paravent", que les "États comme la France", ne doivent pas se cacher derrière cette aide "pour ne pas dénoncer" la situation à Gaza, pour ne pas expliquer "pourquoi cette aide est nécessaire". Or, poursuit-il, "cette aide est nécessaire parce qu’il y a un blocus massif, parce qu’il y a des bombardements indiscriminés de l’armée israélienne qui entraînent beaucoup de morts".
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