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Attaque du Hamas en Israël : Iran, UE, pays du Golfe
 Quelles sont les réactions de la communauté internationale ?

A l'exception de l'Iran, qui a apporté un soutien clair au Hamas, la condamnation de l'attaque menée par le groupe terroriste est quasi unanime.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le siÚge de la Commission européenne illuminé aux couleurs du drapeau israélien aprÚs l'attaque du Hamas, le 8 octobre 2023. (JOHANNA GERON / AFP)

Un soutien au Hamas affiché par l'Iran, une condamnation planétaire et quelques tentatives de médiation. Trois jours aprÚs l'offensive lancée sur Israël, les diplomaties internationales affinent leurs prises de position alors que le conflit des derniers jours a fait plus 900 victimes selon l'Etat hébreu et prÚs de 687 cÎté palestinien, selon les autorités locales.

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Franceinfo revient sur les prises de position de l'Iran, des Etats-Unis, de l'Union européenne, des pays du Golfe ou de la Russie, alors qu'une contre-offensive puissante d'Israël est promise par chef de gouvernement, Benyamin Nétanyahou.

L'Iran s'affiche comme seul soutien du Hamas

Dans un article publié dimanche, le Wall Street Journal affirmait que des officiers du Corps des gardiens de la révolution islamique, l'armée idéologique de Téhéran, avaient préparé avec le mouvement palestinien les incursions aériennes, terrestres et maritimes sur le territoire israélien. "Les partisans du régime sioniste et d'autres personnes ont fait circuler des rumeurs ces deux, trois derniers jours, dont celles sur le fait que l'Iran islamique serait derriÚre cette action. Elles sont fausses", a répondu mardi l'ayatollah Ali Khamenei, la plus haute autorité d'Iran.

Si l'Iran, opposĂ© depuis 1979 Ă  l'existence mĂȘme d'IsraĂ«l, rĂ©fute avoir jouĂ© un rĂŽle actif dans cette attaque, le pays est le seul Ă  soutenir ouvertement le Hamas. Emanation des FrĂšres Musulmans, le groupe islamiste est alignĂ© avec TĂ©hĂ©ran, qui ne reconnaĂźt pas l'Etat israĂ©lien. "L'acte courageux et dĂ©sintĂ©ressĂ© des Palestiniens est une rĂ©ponse aux crimes de l'ennemi usurpateur", a ainsi dĂ©clarĂ© lundi Ali Khamenei 

MalgrĂ© les 900 morts recensĂ©s par l'armĂ©e israĂ©lienne, "l'Iran soutient la lĂ©gitime dĂ©fense de la nation palestinienne", a rĂ©agi dimanche le prĂ©sident iranien Ebrahim RaĂŻssi, qui a appelĂ© "les gouvernements musulmans" Ă  assumer, eux aussi, leur soutien au Hamas. Le chef de l'organisation terroriste et son homologue du Jihad islamique s'Ă©taient entretenus au tĂ©lĂ©phone, le mĂȘme jour, avec Ebrahim RaĂŻssi, qui les avait reçus Ă  TĂ©hĂ©ran en juin. Les Etats-Unis n'ont aucun doute sur le fait que le Hamas soit "financĂ©, Ă©quipĂ© et armĂ©" par la RĂ©publique islamique, a commentĂ© la Maison-Blanche.

Les Etats-Unis apportent un "soutien total" à Israël

Malgré la fraßcheur des relations entre Joe Biden et Benyamin Nétanyahou, qui affichait une proximité personnelle et idéologique avec Donald Trump, Washington s'est empressé d'affirmer son soutien sans faille à son allié historique. Le président américain a notamment promis "le soutien total à son gouvernement et au peuple israélien [aprÚs l']assaut épouvantable et sans précédent des terroristes du Hamas".

Interrogé sur la situation à Gaza, le porte-parole américain du Conseil de sécurité nationale a répété que l'Etat hébreu "avait le droit de se défendre", y compris de "façon trÚs musclée". Les Etats-Unis sont allés plus loin en envoyant des munitions à leur allié et en ordonnant à un navire de guerre de faire route vers la Méditerranée orientale, a annoncé la Maison-Blanche dans un communiqué. Démocrates comme républicains ont serré les rangs et déjà appelé à augmenter l'aide destinée à l'Etat hébreu.

Les Etats-Unis accusent Ă©galement le Hamas de torpiller le processus de paix entre l'Arabie saoudite et IsraĂ«l. PoussĂ© par Washington, ce rapprochement devait acter la normalisation des relations entre l'Etat hĂ©breu et ce poids lourd du monde arabe. Le secrĂ©taire d'Etat amĂ©ricain Anthony Blinken a mĂȘme estimĂ© dimanche qu'une "partie de [la] motivation" du Hamas Ă  entrer en guerre a "Ă©tĂ© de perturber les efforts visant Ă  rapprocher l'Arabie saoudite et IsraĂ«l".

La Turquie, le Qatar et l'Egypte tentent de se poser en médiateurs

Fervent soutien de la cause palestinienne, le prĂ©sident turc Recep Tayyip Erdogan s'est entretenu avec ses homologues israĂ©lien et palestinien, plaidant pour le respect de "l'Ă©thique" de la guerre. Mais l'attaque des civils Ă  Gaza suscite l'inquiĂ©tude du chef d'Etat turc. "Frapper collectivement et de maniĂšre indiscriminĂ©e les habitants de Gaza ne [fera] qu'accroĂźtre les souffrances et renforcer la spirale de la violence dans la rĂ©gion", a rĂ©agi Ankara lundi dans un communiquĂ©. Dans cette mĂȘme tentative de "poursuivre ses efforts pour mettre fin au conflit", le prĂ©sident turc a demandĂ© aux terroristes du Hamas de "cesser de harceler" les IsraĂ©liens. 

Traditionnel mĂ©diateur dans le conflit israĂ©lo-palestinien, l'Egypte multiplie les contacts depuis l'offensive du Hamas pour "arrĂȘter l'escalade". Son prĂ©sident, Abdel Fattah al-Sissi, Ă©tait en charge des nĂ©gociations avec le Hamas comme les autres mouvements prĂ©sents dans la bande de Gaza lorsqu’il Ă©tait membre du renseignement militaire.

Enfin, si un responsable du Hamas a déclaré lundi soir depuis Doha "[qu']aucune négociation" n'était pour l'instant possible avec Israël, le Qatar veut également se poser en intermédiaire du conflit en exhortant toutes les parties à "faire preuve de la plus grande retenue". Doha entretient des liens avec la direction du Hamas, auquel elle verse 30 millions de dollars par mois, et avec Israël. 

Les autres pays du Golfe veulent ménager les deux camps

Les Emirats arabes unis et Bahreïn ont établi, sous l'égide de la présidence de Donald Trump, des liens diplomatiques avec Israël. Le ministÚre émirati des Affaires étrangÚres s'est dit "consterné" par le sort des otages et a décrit "les attaques du Hamas" comme étant "une escalade sérieuse et grave", dans un communiqué publié dimanche. Abou Dhabi a appelé à une intensification des efforts diplomatiques pour "éviter une confrontation plus large". Des propos repris par le ministÚre des Affaires étrangÚres de Bahreïn, lundi.

L'Arabie saoudite semble dans une situation plus délicate : aprÚs avoir annoncé son rapprochement avec l'Etat hébreu en septembre, Riyad s'est dit trÚs concerné par le sort des Palestiniens. L'agence de presse saoudienne a relayé les propos tenus par le prince héritier saoudien au président palestinien, Mahmoud Abbas : le royaume du Golfe continue de "soutenir le peuple palestinien pour qu'il puisse exercer ses droits légitimes à une vie décente, réaliser ses espoirs et ses aspirations, et parvenir à une paix juste et durable" a notamment déclaré Mohammed Ben Salmane. 

L'UE doit coordonner sa réaction mardi

L'Allemagne, l'Italie et la France ont déjà affiché, lundi soir, leur alignement avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Se déclarant "alliés et amis de l'Etat d'Israël", ces cinq pays ont également affirmé, dans un communiqué commun, "reconnaßtre les aspirations légitimes du peuple palestinien". Mais "rien, jamais, ne justifie le terrorisme. Le Hamas n'offre rien d'autre au peuple palestinien que davantage de terreur et d'effusion de sang", ont regretté Emmanuel Macron et les quatre autres chefs d'Etat.

Plus important soutien financier du peuple palestinien, l'UE doit réexaminer, mardi, l'aide versée en commun à la Palestine. La veille, un commissaire européen avait provoqué un imbroglio en annonçant la suspension de l'aide au développement européenne. L'Espagne, l'Irlande et le Luxembourg avaient notamment protesté contre cette décision. "Deux millions de gens habitent Gaza. Ce sont aussi des otages du Hamas", s'est ainsi ému le ministre luxembourgeois des Affaires étrangÚres. La Commission européenne a rectifié le tir, en appelant à une concertation des Vingt-sept "le plus vite possible" sans évoquer la "suspension" de l'aide.

Enfin, la France est appelée à jouer un rÎle pour éviter un "embrasement" du conflit, a assuré mardi l'ambassadeur de France en Israël sur RTL. Depuis l'attaque du Hamas, Emmanuel Macron s'est entretenu avec les autorités israéliennes, palestiniennes, émiraties, libanaises et égyptiennes. "Il est vraisemblable qu'il y ait eu des aides apportées au Hamas et des coopérations", a-t-il déclaré mardi face à la presse avec le chancelier Olaf Scholz en Allemagne, mais sans s'avancer sur une "implication directe" de l'Iran.

La Russie appelle à la création d'un Etat palestinien 

InterrogĂ© lundi par France TĂ©lĂ©visions, le prĂ©sident ukrainien Volodymyr Zelensky s'est dit certain "que la Russie [apportait] son soutien, d'une maniĂšre ou d’une autre, aux opĂ©rations menĂ©es par le Hamas". Quelques heures plus tĂŽt, Moscou avait affirmĂ© travailler Ă  "arrĂȘter l'effusion de sang" en IsraĂ«l et Ă  Gaza et Ɠuvrer Ă  Ă©tablir "une paix durable au Moyen-Orient". Le chef de la diplomatie russe, SergueĂŻ Lavrov, s'est ainsi exprimĂ© au cĂŽtĂ© du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la Ligue Arabe, Ahmed Aboul Gheit, en visite Ă  Moscou. 

Alertant sur un risque "Ă©levĂ©" d'une entrĂ©e dans le conflit de "forces tierces", Moscou a appelĂ© IsraĂ«l Ă  mettre en place une stratĂ©gie diffĂ©rente de celle employĂ©e par le passé : "la destruction de terroristes (
) n'a jamais permis de rĂ©gler le problĂšme de fond", a condamnĂ© SergueĂŻ Lavrov. "Le problĂšme palestinien ne peut plus attendre" a martelĂ© le chef de la diplomatie russe, se prononçant pour la crĂ©ation d'un Etat palestinien, solution "la plus crĂ©dible" selon lui pour trouver une issue Ă  ce conflit.

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