Guerre en Ukraine : "Personne ne souhaite que les soldats français viennent verser leur sang sur notre terre", confient des habitants de Kiev

Les débats européens sur le soutien à la guerre en Ukraine sont très suivis par les médias et la population. A Kiev, les récentes prises de position d'Emmanuel Macron sont plutôt bien accueillies.
Article rédigé par Camille Magnard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les secours sécurisent une zone bombardée par la Russie dans la capitale ukrainienne en janvier 2024. (GENYA SAVILOV / AFP)

Cette guerre, Dmytro la connaît trop bien : il y a laissé sa jambe droite après un an de combats dans l’est de l'Ukraine. Comme la plupart des médias, cet habitant de la capitale ukrainienne suit de très près les débats actuels en France et en Europe. "Si j'ai bien compris, ils parlent d'envoyer des instructeurs militaires. C'est bien, mais ce qui nous manque, ce sont surtout des armes à longue portée et des obus d'artillerie", explique-t-il.

Les députés français sont appelés mardi 12 mars à débattre et voter sur l'accord bilatéral de sécurité signé entre Paris et Kiev en février, qui prévoit notamment trois milliards d'euros d'aide militaire sur l'année 2024. La récente prise de position d'Emmanuel Macron, qui a refusé d'exclure la possibilité d'envoyer des troupes françaises en Ukraine, sera au cœur des débats. Dmytro, lui, a apprécié ce changement du ton du chef de l'État français : "Il faudrait que les dirigeants européens deviennent tous comme Macron. Il a changé sa position et il est devenu plus clair".

"Eux aussi, ils ont peur de se retrouver pris dans la guerre"

Clarifier, intensifier le soutien de l'Europe à l'Ukraine au moment où son armée marque le pas face à l'invasion russe, c'est aussi ce qu'attend Vitaliy. "Personne ne souhaite que les soldats français viennent verser leur sang sur notre terre, lâche l'homme de 37 ans. Mais si on n'arrête pas la Russie en Ukraine, elle va avancer plus loin, peut être jusqu'à la France."

"Eux aussi, ils ont peur de se retrouver pris dans la guerre. On n'a pas le droit de les juger pour ça", tempère Alina, qui comprend les réticences des Français à envisager le pire. À 21 ans, elle a dû quitter sa ville, Kherson, pour fuir les conflits au tout début de la guerre. "Ils ne savent pas ce que c’est de voir des soldats ennemis entrer dans ta ville, d’avoir ta maison bombardée. On ne peut pas comprendre ça tant qu’on ne l’a pas vécu", conclut-elle.

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