Édito
Soutien de la France à l'Ukraine : le vote à l'Assemblée nationale va-t-il faire "tomber les masques" ?

Le débat sur le soutien de la France à l’Ukraine se tient mardi à l’Assemblée nationale et promet d’être houleux. C’était d’ailleurs l’intention d’Emmanuel Macron lorsqu’il a pris cette initiative. À l’Élysée, on dit souhaiter que les "masques tombent".
Article rédigé par Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 24 janvier 2024. (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

Le débat, prévu à l'Assemblée mardi 12 mars sur le soutien de la France à l'Ukraine, devrait permettre aux Français de distinguer clairement les deux camps, celui du "soutien à la résistance ukrainienne", et l’autre, qualifié de "pro russe". Voilà le but du vote purement indicatif qui suivra le débat, lequel prendra appui sur le contenu de l’accord bilatéral de sécurité signé par les présidents Macron et Zelensky. L’exécutif veut faire de la guerre en Ukraine un sujet de politique intérieure. Et les oppositions ne peuvent s'y refuser : elles peuvent difficilement reprocher au gouvernement de leur donner la parole dans l’hémicycle et de solliciter un vote. Le Premier ministre, Gabriel Attal, donnera le coup d'envoi des débats vers 16h30, avant l'intervention des groupes politiques, puis un vote, sans valeur contraignante, attendu aux environs de 20 heures.

Le "bellicisme" et le "camp de la paix"

L’attitude de la France emmenée par Emmanuel Macron ne devrait pas être approuvée par deux groupes essentiellement : le Rassemblement national et la France Insoumise, qui hésitent entre l’abstention et le vote contre. Les deux groupes utilisent exactement les mêmes arguments : les députés d’extrême droite comme ceux de la gauche radicale fustigeront aujourd’hui ce qu’ils appellent "le bellicisme" d’Emmanuel Macron. Ils l’accuseront de préparer l’envoi de troupes françaises au sol, ce que le chef de l’État n’a pas dit, et ce qui ne figure pas dans l’accord bilatéral franco-ukrainien.

Pour justifier leurs refus, les dirigeants lepénistes et leurs homologues mélenchonistes ont même brandi ce week-end les deux mêmes "lignes rouges" : selon eux, la France doit s’opposer à l’adhésion, à terme, de l’Ukraine à l’Union européenne et à l’OTAN. Ce qui est la position défendue par Moscou. Le coordinateur des Insoumis, Manuel Bompard, va même plus loin puisqu’il souhaite que les Occidentaux accordent à Vladimir Poutine des "garanties de sécurité", comme si c’était la Russie qui avait été agressée par l’Ukraine.

Ces opposants se réclament du "camp de la paix", quasiment avec les mêmes mots. RN et LFI souhaitent une grande "conférence pour la paix" rassemblant les belligérants autour d’une même table. Une façon d’entériner la partition de l’Ukraine puisque les troupes de Vladimir Poutine occupent une bonne partie du pays. Une réédition dans le droit fil de leurs positions antérieures. Jean-Luc Mélenchon répète que "la Crimée est russe" et Marine Le Pen en a reconnu l’annexion par Vladimir Poutine, contre l’avis de la communauté internationale.

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