Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du dimanche 13 mars
Un journaliste américain travaillant pour le magazine "Time" a été tué par balles à Irpin, dimanche. Un autre a été blessé.
La Russie poursuit son offensive en Ukraine, dimanche 13 mars, dix-huit jours après le début de l'invasion décidée par le Kremlin. Les autorités ukrainiennes ont communiqué de nouveaux bilans humains, évoquant notamment des bombardements sur la ville assiégée de Marioupol, alors que Moscou ne donne aucune information à ce sujet. Les forces russes tentent par ailleurs toujours d'encercler la capitale Kiev, en banlieue de laquelle un journaliste américain a été tué dimanche.
Plus de 2 100 morts à Marioupol
Quelque 2 187 habitants ont été tués à Marioupol, port stratégique du Sud-Est assiégé par les forces russes, a affirmé la mairie dimanche. "Les occupants frappent cyniquement et délibérément des bâtiments résidentiels, des zones densément peuplées, détruisent des hôpitaux pour enfants et infrastructures urbaines, a-t-elle déclaré sur Telegram. En 24 heures, nous avons connu 22 bombardements d'une ville paisible. Environ 100 bombes ont déjà été larguées sur Marioupol." La Russie n'a communiqué aucun bilan à ce sujet.
La ville espérait l'arrivée dimanche d'un convoi d'aide humanitaire, resté plus de cinq heures bloqué à un barrage russe samedi. Des tentatives d'évacuation de centaines de milliers de civils ont échoué à plusieurs reprises. Faute d'un accord humanitaire, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a mis en garde dimanche contre "un scénario du pire" à Marioupol. "L'histoire jugera avec horreur ce qui est en train de se passer dans cette ville si aucun accord n'est trouvé le plus vite possible entre les parties", a insisté le CICR.
Un journaliste américain abattu près de Kiev
Un journaliste américain a été tué et un autre blessé par balles, dimanche à Irpin, à la lisière nord-ouest de la capitale ukrainienne Kiev. Les deux hommes ont été touchés alors qu'ils circulaient en voiture avec un civil ukrainien, lui aussi blessé, a affirmé à l'AFP un médecin engagé auprès des forces ukrainiennes, qui a pris en charge les victimes.
Le reporter abattu a été identifié comme Brent Renaud, un documentariste de 50 ans qui avait notamment collaboré avec le New York Times par le passé. "Il était dans la région pour travailler sur un projet (...) concernant la crise des réfugiés, a annoncé le magazine américain Time (lien en anglais). Nos pensées sont avec les proches de Brent. Il est essentiel que les journalistes aient la possibilité de couvrir en toute sécurité l'invasion de l'Ukraine et la crise humanitaire [qui en découle]." Il s'agit du premier journaliste étranger tué depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 24 février.
Kiev presque cernée par les forces russes
L'armée russe a également poursuivi son offensive à Kiev, dimanche, cherchant à éliminer les défenses des troupes ukrainiennes à l'ouest et au nord de la capitale. Dans le sud du pays, au moins 11 personnes ont été tuées dans des frappes russes sur la ville portuaire de Mykolaïv, proche d'Odessa, selon les Ukrainiens. Dans l'Ouest, une frappe a visé tôt dans la matinée l'aéroport d'Ivano-Frankivsk, a déclaré le maire de la ville.
Le gouverneur de la région de Zaporijia a affirmé dimanche que l'armée russe avait enlevé le maire de Dniproroudné, dans le sud du pays. La veille, les autorités ukrainiennes avaient déjà rapporté le kidnapping de l'édile de Melitopol, située à 80 km plus au sud. La Russie n'a confirmé aucune de ces informations et n'a pas communiqué de bilan humain sur son offensive.
Plus de 800 manifestants arrêtés en Russie
Plus de 800 personnes ont été arrêtées dimanche lors de rassemblements contre l'offensive en Ukraine, organisés dans 37 villes russes, a rapporté l'ONG OVD-Info, spécialisée dans le suivi des manifestations. Près de 300 ont été interpellées à Moscou, selon le ministère russe de l'Intérieur, et au moins 156 à Saint-Pétersbourg, a précisé OVD-Info.
Malgré l'annonce par le Kremlin d'une interdiction de manifester, des pacifistes se rassemblent quotidiennement en Russie pour dénoncer l'intervention militaire en Ukraine. Au moins 14 700 protestataires ont été interpellés dans le pays depuis le début de l'offensive, le 24 février, estime OVD-Info.
Des manifestations ont également eu lieu dimanche en Allemagne. A Berlin, entre 20 000 et 30 000 personnes ont protesté contre l'invasion de l'Ukraine, selon la police. A Francfort, environ 11 000 personnes ont exprimé leur solidarité avec les Ukrainiens. D'autres marches ont eu lieu à Stuttgart, Leipzig and Hambourg.
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