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Reportage "Nous sommes ici parce qu'il y a un abri" : à Kiev, le zoo devenu un refuge pour les soigneurs et leurs familles

Alors que les troupes russes s'approchent chaque jour un peu plus de Kiev, le zoo de la ville, qui possède un vaste sous-sol destiné à devenir un grand aquarium, sert de refuge à une trentaine de personnes.

Article rédigé par franceinfo - Boris Loumagne et Laurent Macchietti
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Kyrylo Trantin, directeur du zoo de Kiev, avec l'éléphant du zoo le 11 mars 2022. (BORIS LOUMAGNE / RADIO FRANCE)

Alors que les Russes s’approchent chaque jour un peu plus de Kiev, la capitale ukrainienne s’est vidée de la plupart de ses habitants. Seuls sont restés ceux qui ont trouvé un abri sûr. C’est le cas de l’équipe du zoo de Kiev, le plus grand zoo d’Ukraine avec 200 espèces différentes, 4 000 animaux. En ces temps de guerre, le zoo est devenu un refuge pour les hommes.

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C'est Kyrylo Trantin, le directeur du zoo, qui fait le tour du propriétaire. "Ici c’est le sous-sol du bâtiment central, décrit-il. Dans le futur ce sera notre aquarium mais en ce moment, c’est l’endroit le plus sûr du zoo. Le soir, tout le monde descend ici pour y dormir. Il y a des femmes, des enfants... Une trentaine de personnes au total dorment ici toutes les nuits." 

Les animaux eux aussi sont affectés par la guerre

Dans les allées du zoo, nous croisons Ruslan, un soigneur, et sa petite fille de trois ans. Comme beaucoup d’employés, Ruslan s’est installé ici avec toute sa famille. "Nous sommes ici parce qu’il y a un abri, confie-t-il. Chez nous il n’y en a pas. Ici nous pouvons nous cacher quand il le faut et nous sommes à l’air libre, il y a les animaux. C’est bien pour les enfants. Et comme nous restons ici, nous pouvons aussi nous occuper des animaux. C’est un travail à plein temps, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7." 

Les chevaux du zoo de Kiev peuvent sortir quelques minutes par jour. (BORIS LOUMAGNE / RADIO FRANCE)

Effectivement, il y a du travail pour Ruslan et ses collègues. Certains animaux par exemple ne supportent pas le bruit des sirènes et des bombardements. C’est le cas de l’éléphant du zoo. "Il est très sensible à tout ce qui sort de l’ordinaire, se désole le directeur. Nous sommes donc obligés de lui donner des calmants." L'éléphant reste dans son enclos d'hiver, isolé des bruits de l'extérieur, confiné comme la plupart des animaux ici. "Les zèbres ne sont pas sortis depuis dix jours, le contexte est trop stressant pour eux. Lors des premiers bombardements, ils se sont mis à courir dans tous les sens. Et ils peuvent se blesser à ce moment-là, donc nous préférons les laisser à l'abri", explique le directeur. Quant aux lions, ils ne sortent quasiment plus. Ils disposent même de leur sous-sol personnel en cas d’alerte.

Guerre en Ukraine : le zoo de Kiev devenu un refuge pour les soigneurs et leurs familles- le reportage de Boris Loumagne et Laurent Macchietti

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