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Guerre en Ukraine : "C'est à la Russie de réfléchir comment terminer cette guerre", assure Volodymyr Zelensky à "L'Express"

Six mois après le déclenchement de la guerre, les lignes de front semblent figées en Ukraine. Le président Volodymyr Zelensky l'assure dans une interview à "L'Express" : la résistance ukrainienne est intacte et l'objectif des combats reste la restauration des frontières ukrainiennes.

Article rédigé par Christian Chesnot - édité par Xavier Allain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une conférence de presse à Kiev, le 23 août 2022. (DIMITAR DILKOFF / AFP)

Six mois après le déclenchement de l'"opération spéciale" du Kremlin, où en est la situation en Ukraine ? Dans une interview accordé à nos confrères de l'Express, le président ukrainien martèle que son pays retrouvera un jour ou l'autre son unité territoriale, y compris en Crimée et que la victoire sera au bout du chemin. 

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Ce qui lui donne cet espoir, c'est que la Russie de Vladimir Poutine piétine face à la résistance des Ukrainiens. Volodymyr Zelensky l'assure dans cet entretien : la résistance ukrainienne est intacte et l'objectif des combats reste la restauration des frontières ukrainiennes. L'armée russe est aujourd'hui dans l'impasse, selon lui. 

"Le peuple russe est piégé"

"C'est à la Russie de réfléchir comment terminer cette guerre. La Russie peut choisir de poursuivre dans la voie dans laquelle elle est engagée. Ils voudraient prendre le pays en trois jours, ils n'ont pas réussi. Ils savent très bien qu'il s'agit d'un problème, d'un piège dans lequel ils ont mis leur propre peuple. Leur peuple est piégé. Le peuple russe est piégé en raison des agissements de ses gouvernants. Et maintenant, ils se doivent de trouver une solution", martèle le chef de l'Etat, depuis son bureau de Kiev, lors d'une interview réalisée par nos confrères de L'Express, Éric Chol, Charles Haquet et Cyrille Pluyette. "Nous avons réalisé l'entretien en visio le 17 août dernier", précise ce mardi sur franceinfo Eric Chol, directeur de la rédaction du magazine.

Pour Volydymir Zelenski, pas question, donc, d'un cessez-le feu qui gèlerait le conflit et consacrerait l'occupation de l'armée russe dans les zones qu'elle contrôle aujourd'hui, et notamment l'est du pays. "Nos militaires se battent au jour le jour pour notre pays. Et le prix de chacune de ces journées ne se résume pas à une question d'argent : c'est d'abord un coût humain, celui de la vie de nos soldats. La Russie avance chaque jour et, chaque jour, nous nous défendons (...) même si ce sont de tout petit pas", assure le chef de l'Etat. Une contre-offensive pour reconquérir ces provinces perdues aujourd'hui est possible, assure le président ukrainien, mais il ne cache qu'elle dépend de la fournitures d'armes par les Occidentaux qui lui font encore défaut.

"Ce sera la guerre nucléaire sans l'arme nucléaire"

Depuis le palais présidentiel de Kiev, il évoque également le dossier tendu de la centrale nucléaire de Zaporijjia avec des termes très inquiétants : "Il s'agit d'une centrale atomique six fois plus importante que celle de Tchernobyl : en cas de catastrophe, le danger ne se limitera pas au continent européen ! Ce sera la guerre nucléaire sans l'arme nucléaire : il faut être conscient que ce scénario peut arriver et entraînerait un désastre à l'échelle planétaire.(...) Le monde entier a adressé aux Russes des mises en garde, mais ce sont des terroristes ! (...) Les risques sont très importants ! Actuellement cette centrale est aux mains de gens armés, équipés de mines et de grenades.

Zelensky "extrêmement déterminé"

Interrogé sur les conditions de cette interview, Eric Chol, directeur de la rédaction du magazine, a indiqué à franceinfo que cela faisait plusieurs mois qu'ils préparaient cet entretien : "Nous avons trouvé chez lui une énergie incroyable, il a répondu à chacune des questions durant un peu plus d'une heure en défendant systématiquement son pays. Tout en appelant à l'aide l'Union européenne et la France", confie le journaliste, qui raconte avoir senti Volodymyr Zelensky "extrêmement déterminé".

Lorsque L'Express demande au président combien de temps va durer la guerre, ce dernier assure qu'elle continuera tant que l'Ukraine n'aura pas restauré ses frontières : "Il nous a expliqué que le conflit avait commencé en 2014, lors de l'annexion de la Crimée. Et que cette région aussi resterait ukrainienne", précise Eric Chol.

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