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Soudan : les autorités françaises craignent "des blocages avec les belligérants" lors de l'évacuation des ressortissants

L'opération Sagittaire permet à plusieurs pays, dont la France, d'évacuer leurs ressortissants. Ce sont 150 militaires qui sont mobilisés pour cette opération "d'une extrême complexité", et près de 400 personnes ont été jusqu'ici évacuées.
Article rédigé par Louise Bodet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un avion A400M de l'armée française arrive à Djibouti, le 23 avril, depuis le Soudan. (ETAT-MAJOR DES ARMEES)

Au total, 388 personnes, dont des Français, des Européens et des Africains, ont été évacués du Soudan par l'armée de l'air et de l'espace française, a indiqué dans un communiqué de presse lundi 24 avril le Quai d'Orsay et le ministère des Armées.  

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Le Soudan reste le théâtre de combats meurtriers entre les différents belligérants : selon l'OMS, le bilan des affrontements s'élève pour l'instant à 420 morts et 3 700 blessés. Alors, plusieurs pays, dont la France, tentent d'évacuer leurs ressortissants dans le cadre d'une opération baptisée Sagittaire, une opération d'une "extrême complexité" qui "peut engendrer des difficultés jusqu'au bout" préviennent le ministère des Affaires étrangères et le ministère des Armées.

Des ressortissants français à bord d'un avion de l'armée de l'air au départ du Soudan, le 23 avril 2023. (ETAT-MAJOR DES ARMEES)

Grande prudence

Deux allers-retours entre Djibouti et Khartoum ont déjà permis d'évacuer plus de 388 personnes, et de nouveaux vols sont prévus lundi. Dans un communiqué, le Quai d'Orsay et le ministère des Armées indiquent que ces rotations ont permis d’évacuer "des ressortissants français qui le souhaitaient ainsi qu’un nombre significatif de citoyens d’autres pays, notamment européens (Allemagne, Autriche, Danemark, Finlande, Grèce, Hongrie, Italie, Irlande, Pays-Bas, Roumanie, Royaume-Uni, Suède, Suisse) mais également africains (Afrique du Sud, Burundi, Ethiopie, Lesotho, Maroc, Namibie, Niger, Ouganda, Rwanda Soudan), d’Amérique (Etats-Unis, Canada) et d’Asie (Inde, Japon, Philippines)."

Les autorités françaises espèrent que l'opération sera terminée d'ici mardi soir. Mais ils préviennent : le contexte est "volatile", "des blocages restent possibles avec les belligérants". Ils invitent donc à la plus grande prudence, et refusent de confirmer qu'un des évacués français a été blessé, dimanche 23 avril, par des tirs dont les deux camps se rejettent la responsabilité. 

Des ressortissants français embarquent à bord d'un avion de l'armée de l'air depuis le Soudan, le 23 avril 2023. (ETAT-MAJOR DES ARMEES)

Atterrissages à Djibouti 

L'évacuation a débuté dimanche matin à l'aube. Après l'envoi depuis la base aérienne de Djibouti d'un détachement dans la région de Khartoum, des éléments de protection, de reconnaissance, de soutien logistique et médical ont été déployés avec l'accord des belligérants. En fin de journée, deux avions de l'armée de l'air ont effectué une rotation entre Djibouti et un petit aéroport situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Khartoum, chacun transportant une centaine de passagers.

Parmi eux, des agents diplomatiques, des citoyens français, mais aussi d'autres pays européens ou africains. La voie aérienne a donc été préférée à l'option terrestre, jugée trop aléatoire sur le plan logistique, mais des moyens maritimes sont également mobilisables, précise l'État-major des armées.

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