Affrontements au Soudan : les Etats-Unis annoncent un cessez-le-feu de 72 heures entre l'armée et les paramilitaires

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Des habitants de Khartoum, la capitale du Soudan, tentent de quitter la ville pour fuir les affrontements entre l'armée et un groupe paramilitaire, le 24 avril 2023. (AFP)
La France a annoncé la fermeture de son ambassade à Khartoum. Le pays, où l'armée affronte un groupe paramilitaire depuis plus d'une semaine, est au bord du "précipice" selon l'ONU.

Ce qu'il faut savoir

Une lueur d'espoir après plus d'une semaine d'affrontements meurtriers ? "L'armée soudanaise et les Forces de soutien rapide ont accepté de mettre en œuvre un cessez-le-feu dans tout le pays à compter de minuit le 24 avril, devant durer 72 heures", a annoncé le chef de la diplomatie des Etats-Unis, Anthony Blinken, lundi 23 avril, à deux heures de l'échéance.

Depuis le 15 avril, des combats opposent l'armée régulière, soutien du général Abdel Fattah al-Burhane qui dirige le pays, aux Forces de soutien rapide du général Mohamed Hamdan Daglo, faisant plus de 400 morts. Les belligérants se sont engagés à travailler "à une cessation permanente des hostilités", assure le secrétaire d'Etat américain sur Twitter. Un peu plus tôt, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, avait réclamé une trève pour "éloigner le Soudan du précipice" et éviter une extension du conflit aux pays voisins. 

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Un Conseil de défense à l'Elysée mardi. Une réunion aura lieu à 9 heures, pour évoquer l'opération d'évacuation des ressortissants français au Soudan, annonce la présidence lundi. Selon le dernier décompte des ministères des Armées et des Affaires étrangères, 196 Français ont pu quitter le Soudan.

 L'ambassade de France fermée. Plus tôt dans la journée, le ministère des Affaires étrangères a annoncé la fermeture "jusqu'à nouvel ordre" de l'ambassade de France à Khartoum, la capitale du pays où de violents combats opposent depuis une dizaine de jours l'armée à des paramilitaires, faisant des centaines de morts. 

Les étrangers évacuent massivement. Plus d'un millier de ressortissants de pays de l'UE ont été exfiltrés, selon le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. D'autres pays ont mené des opérations similaires, dont la Chine. Des membres du personnel diplomatique des Etats-Unis et du Royaume-Uni, notamment, ont quitté le Soudan.

 Washington soupçonne la présence de Wagner. "Nous avons de très sérieuses préoccupations sur l'engagement du groupe de Prigojine - le groupe Wagner - au Soudan", a déclaré le chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken, en référence au groupe paramilitaire russe.

 Les Etats-Unis déploient des navires. "Nous déployons en soutien des moyens maritimes dans la région", au large de Port-Soudan, a déclaré à la presse lundi le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan. Les Etats-Unis ont aussi recours à des moyens de reconnaissance et de surveillance des voies d'évacuation par route, a-t-il ajouté.

Plus de 400 morts. Les violences, principalement dans la capitale et au Darfour, dans l'ouest, ont fait selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) plus de 420 morts et 3 700 blessés. Elles ont aussi déplacé des dizaines de milliers de personnes vers d'autres Etats du Soudan, ou vers le Tchad et l'Egypte.