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Reportage Législatives 2022 : à Tourcoing, dans la circonscription de Gérald Darmanin, les oppositions rêvent de faire tomber le ministre

À trois jours du premier tour du scrutin, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin fait campagne à Tourcoing, la ville dont il était le maire avant son arrivée au gouvernement. Droite et gauche entendent bien faire chuter le locataire de la place Beauvau, sous le feu des critiques, notamment, après les violences autour du Stade de France.

Article rédigé par franceinfo - Audrey Tison
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, assiste à la cérémonie de passation de pouvoir au ministère de la Cohésion territoriale à Paris, le 20 mai 2022. (JULIEN DE ROSA / AFP)

Dix jours après les violences autour du Stade de France, c'est sur un autre terrain de football que l'on retrouve le ministre de l'Intérieur. En pleine campagne législative, Gérald Darmanin mouille le maillot. Mais pas question de faire une interview d'après-match.

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Gérald Darmanin nous envoie son remplaçant : Vincent Ledoux, député sortant de Tourcoing, et suppléant de Gérald Darmanin dans cette 10e circonscription du Nord, où tous les candidats, de droite comme de gauche, cherchent à faire tomber le ministre.

Gérald Darmanin sur un terrain de football, à Tourcoing.  (AUDREY TISON / RADIOFRANCE)

"C'est moi qui lui ai demandé de se représenter". Ce dernier a accepté cette mise en danger, comme il dit. Il le sait, un ministre qui échoue dans sa circonscription devra quitter le gouvernement. "C'est ça aussi la beauté de la politique", assure le suppléant, "on ne peut pas avoir peur du peuple et des électeurs. Au contraire, Gérald Darmanin a besoin de se replonger dans le bain de la légitimité".

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Une légitimité, certes, mais c'est n'est donc pas le ministre qui siégera à l'Assemblée en cas de réélection. Un frein pour les électeurs potentiels ? "Non. Pour moi, un ministre doit être ministre. Il n'a de toute façon pas le temps de s'occuper d'autre chose...", lance un homme qui se dit convaincu par l'ex LR. "Gérald Darmanin a fait beaucoup de choses pour moi, je continuerai !", approuve une autre. D'autres sont moins convaincus : "le racisme commence à monter dans le pays... et malheureusement Gérald Darmanin l'alimente".

Des critiques envers le ministre candidat, on en entend beaucoup d'autres chez ses adversaires. Mélanie D'Hont, candidate du Rassemblement national, rêve d'infliger une défaite au ministre. "C'est motivant !", confie-t-elle. "Cela ne nous fait pas peur. Monsieur Darmanin cherche juste les étiquettes. Cette élection ne sert au fond que de tremplin à sa carrière". Face au locataire de la place Beauvau, Mélanie D'Hont fait notamment campagne sur l'insécurité. Avec un argument d'actualité : "on constate ici énormément de refus d'obtempérer vis à vis de la douane comme de la police... Le ministre ne fait rien"

Jérôme Garcia (à droite), candidat LR dans la 10e circonscription du Nord, face à Gérald Darmanin.  (AUDREY TISON / RADIO FRANCE)

Un ministre aussi attaqué sur les débordements autour du Stade de France, angle choisi par le candidat des Républicains, Jérôme Garcia. "C'est un symptôme de quelque chose de beaucoup plus grave", assure celui qui dénonce un "État faible", en proie à une forme de délinquance locale qu'il n'arrive pas à contenir. "Je pense que Gérald Darmanin se rêve en Nicolas Sarkozy ou en Charles Pasqua. Mais sous Sarkozy ou sous Pasqua, il y avait une vraie baisse de la délinquance. Son bilan est très très mauvais".

La gauche veut y croire

À quelques kilomètres de là, résonne un air bien connu des militants de gauche. Les notes de Bella Ciao, reprises à la guitare, que crachent des enceintes sur la braderie d'Halluin. Ce jour-là, presque tous les candidats se croisent. Mais certains militants sont plus actifs que les autres. Une homme distribue des tracts : "Messieurs, dames, le programme de Mélenchon !"

Sur les tracts, la photo du leader de la France insoumise, à côté de Leslie Mortreux. La jeune candidate refuse d'entendre que la bataille s'annonce difficile, dans une circonscription ancrée à droite. "En réalité, nos idées ont beaucoup de poids. Monsieur Mélenchon avait lui même fait 36 % à Tourcoing. Nous pensons que le second tour est accessible. Et même qu'une victoire est possible".

Les militants de Lutte Ouvrière sur le marché de Tourcoing. (AUDREY TISON / RADIO FRANCE)

Et puis dans cette campagne, il y a ceux qui n'espèrent pas être élu mais veulent porter leur combat, comme le parti Lutte ouvrière, représenté par Christophe Charlon et son suppléant Kévin Creton. Leur cible ? Le patronat et le ministre candidat : "Avec lui, c'est la chasse aux sans papiers, c'est la répression dans les manifestations. Nous, notre camp, c'est celui des travailleurs". Il ne leur reste plus que deux jours de campagne pour faire entendre leur voix.


Les candidats dans la 10e circonscription du Nord :

Romain VAN GANSEN - ECO (Parti animaliste)
Jérôme GARCIA - LR (Les Républicains)
Louis BLEUZÉ - REC (Reconquête)
Gérald DARMANIN - ENS (LREM)
Oueb LEUCHI - ECO (Ecologiste)
Marcellin BRAZON - DVD (Résistons !)
Christophe CHARLON - DXG (Lutte ouvrière)
Leslie MORTREUX - FI (Nupes)
Valérie DUMORTIER - DSV (Les Patriotes)
Mélanie D'HONT - RN (RN)

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