Législatives 2024 : on fait le point parti par parti sur les candidats qui annoncent leur désistement au 2nd tour
Le compte à rebours a commencé. Les candidats qualifiés pour le second tour ont jusqu'au mardi 2 juillet à 18 heures pour déposer leur candidature en préfecture. Après la percée historique du Rassemblement national et de ses alliés au premier tour des élections législatives, dimanche 30 juin, des voix s'élèvent à gauche et dans la majorité pour empêcher le parti d'extrême droite de décrocher la majorité absolue à l'Assemblée nationale à l'issue du second tour, le dimanche 7 juillet.
Plus de 150 candidats ont déjà annoncé qu'ils comptent se retirer de la bataille électorale, selon un décompte effectué par franceinfo, à partir des communiqués de presse des candidats et de leurs prises de paroles publiques. Cette vague de retraits, qui concerne surtout le Nouveau Front populaire et le camp macroniste, devrait diminuer le nombre de triangulaires, qui s'élevait dimanche soir à plus de 300 du fait de la forte participation du premier tour (66,7%).
Une consigne floue pour le camp présidentiel
Pour discuter de ces désistements, Emmanuel Macron, qui a appelé dimanche à un "large rassemblement clairement démocrate et républicain", a convoqué ses ministres à l'Elysée lundi à la mi-journée. Selon un participant cité par l'AFP, le chef de l'Etat a affirmé à ses troupes que "pas une voix" ne devait "aller à l'extrême droite", rappelant que la gauche s'était mobilisée face au Rassemblement national en 2017 puis en 2022, lui permettant d'accéder à l'Elysée. Dans la journée, Gabriel Attal a de nouveau appelé les candidats de la majorité présidentielle arrivés en troisième position à se retirer.
Mais la majorité sortante peine à s'exprimer d'une seule voix et trois voies coexistent. Edouard Philippe ou Bruno Le Maire ont ainsi déclaré ne vouloir "ni du RN, ni de LFI". La présidente sortante de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, préfère de son côté évoquer "du cas par cas". Enfin, d'autres macronistes, comme le ministre Roland Lescure, ont appelé au retrait systématique des candidats du camp présidentiel arrivés en troisième position.
Malgré cette cacophonie, plusieurs candidats du parti Renaissance ont d'ores et déjà fait leur choix. Trois ministres, qualifiés pour le second tour dans une triangulaire, ont décidé de retirer leur candidature : Sabrina Agresti-Roubache, Fadila Khattabi et Marie Guévenoux, face à des candidats socialistes et écologiste du Nouveau Front populaire.
Plusieurs candidates ont accepté de se retirer après être arrivées en troisième position, derrière le RN et La France insoumise. C'est le cas d'Albane Branlant, dans la 1re circonscription de la Somme, où l'insoumis François Ruffin joue sa réélection. Dans la Sarthe, Sylvie Casenave-Péré, deuxième au premier tour derrière LFI, a fait la même chose dans l'espoir d'empêcher Marie-Caroline Le Pen, la sœur de Marine Le Pen, de l'emporter le 7 juillet.
En revanche, certains candidats arrivés troisièmes entendent se maintenir, estimant soit qu'ils ont davantage de réserves de voix que la gauche ou que leur retrait favoriserait le Rassemblement national, comme Anne-Laurence Petel dans les Bouches-du-Rhône. Loïc Signor, dans le Val-de-Marne, refuse quant à lui de "contraindre" les électeurs "à choisir entre le RN et Louis Boyard", un candidat de La France insoumise.
Au total, ils sont au moins une cinquantaine à avoir annoncé leur retrait en vue du second tour, d'après un décompte effectué par franceinfo.
Des retraits systématiques pour le Nouveau Front populaire
Tous les partis de l'alliance de gauche ont donné comme consigne à leurs candidats en troisième position de se retirer, avec une différence toutefois pour La France insoumise, pour qui cette règle ne vaut que pour les cas où le RN est en tête. De très nombreux candidats du Nouveau Front populaire suivent cette ligne, avec plus de 90 retraits de candidatures selon notre décompte, lundi soir.
Quelques désistements ont été très commentés, comme celui du candidat insoumis Noé Gauchard, qui se retire dans la circonscription d'Elisabeth Borne, arrivée deuxième dans le Calvados, derrière le RN. Même cas de figure dans le Nord, dans la circonscription du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, où la candidate insoumise Leslie Mortreux a finalement annoncé son désistement.
Dans les Bouches-du-Rhône, Allan Popelard, le candidat (LFI) investi par le Nouveau Front populaire, est arrivé troisième et a choisi de retirer sa candidature pour favoriser le député sortant de la 5e circonscription, Hendrik Davi. Ce dissident insoumis, qui n'a pas été investi par le mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon, est arrivé deuxième, juste derrière le RN Franck Liquori.
De très rares désistements chez Les Républicains
Les candidats des Républicains ont tendance à choisir de se maintenir. C'est le cas de Maxime Minot, arrivé troisième derrière le Nouveau Front populaire et le RN dans l'Oise, ou Romain Lefebvre, troisième et qualifié pour un second tour dans la 2e circonscription de l'Allier.
Même configuration dans la circonscription briguée par François Hollande. Le candidat de droite, Francis Dubois, a choisi de se maintenir face à l'ancien président de la République, investi par le Nouveau Front populaire.
L'un des seuls candidats de droite à avoir annoncé son retrait est Anthony Vadot, dans la 4e circonscription de Saône-et-Loire, rapporte France 3 Bourgogne-Franche-Comté.
Malgré les nombreux désistements, qui s'accompagnent parfois de consignes de vote données par les candidats et les partis, une inconnue demeure : les électeurs suivront-ils ce mouvement ?
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