Résultats des élections législatives 2024 : quelles sont les consignes de vote et de désistement pour le second tour ?

Les différents camps affichent des stratégies divergentes, alors que le Rassemblement national a dominé le premier tour avec 33% des suffrages et que plus de 300 triangulaires se profilent pour le second tour.
Article rédigé par Catherine Fournier - avec AFP
France Télévisions
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Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, lors d'un discours au soir du 1er tour des élections législatives, le 30 juin 2024, à Paris. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)

Le premier tour des élections législatives anticipées a livré son verdict, dimanche 30 juin, et tous les regards sont déjà tournés vers le second. La configuration du scrutin de 7 juillet s'annonce exceptionnelle, du fait notamment de la forte participation, dimanche, qui s'établit à 66,7%, si bien qu'un nombre record d'environ 306 triangulaires est attendu.

Les candidats du Rassemblement national ont obtenu 33,15% des suffrages à l'échelle du pays, selon des chiffres transmis par le ministère de l'Intérieur, lundi. Fort de ce succès historique, le parti d'extrême droite peut espérer disposer d'une majorité à l'Assemblée nationale dans une semaine. Face à cette éventualité, les consignes de vote pour le 7 juillet n'ont pas tardé à tomber, à droite comme à gauche. Et elles sont plus ou moins claires. Voici les appels lancés par les principaux partis et alliances politiques.

Les désistements aux contours flous du camp présidentiel

Le chef de l'Etat a été le premier à commenter les résultats du premier tour. Emmanuel Macron, qui s'est attiré les critiques jusque dans son propre camp pour avoir dissous l'Assemblée nationale au soir des élections européennes, a appelé à un "large rassemblement clairement démocrate et républicain" face au RN. Sans pour autant donner de consigne claire. Le parti présidentiel, Renaissance, ne s'est guère montré plus précis. Dans les circonscriptions "où nos candidats sont arrivés en troisième position, nous nous désisterons au profit des candidats en mesure de battre le Rassemblement national et avec qui nous partageons l'essentiel : les valeurs de la République", écrit le parti, appelant "toutes les formations politiques à agir en responsabilité et faire de même".

Le Premier ministre, Gabriel Attal, a de son côté martelé que "pas une voix ne [devait] aller au Rassemblement national". Mais il a, lui aussi, appelé les candidats de la majorité arrivés en troisième position à se désister en faveur d'un "candidat qui défend [comme Ensemble] les valeurs de la République"La présidente sortante de l'Assemblée nationale a été un peu plus explicite. Yaël Braun-Pivet a appelé à voter pour le candidat "le plus républicain" au second tour, à l'exclusion d'un "certain nombre de candidats" du Nouveau Front populaire.

L'ex-chef du gouvernement Edouard Philippe s'est, lui, montré plus clair encore. "Aucune voix ne doit se porter sur les candidats du RN, ni sur ceux de La France insoumise, avec lesquels nous divergeons non pas seulement sur des programmes, mais sur des valeurs fondamentales", écrit le président d'Horizons dans un communiqué. 

A gauche, vers un désistement des candidats arrivés en troisième position

Avant même le premier tour, plusieurs responsables politiques de la coalition de gauche avaient annoncé qu'ils opteraient pour le désistement en cas de triangulaires impliquant le RN. "Lorsqu'un candidat républicain sera opposé à un candidat du Rassemblement national, nous soutiendrons le candidat républicain", avait écrit, mercredi, la patronne des Ecologistes-EELV, Marine Tondelier, appelant le camp présidentiel à prendre des "engagements simples et clairs". "Nous le ferons sans aucune attente, sans aucune contrepartie attendue", avait renchéri le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, sur TF1, invitant, lui aussi, les macronistes à "rendre la pareille" des appels au vote Macron qu'il avait lancés aux seconds tours des deux dernières présidentielles.

Au soir du premier tour, qui a vu les candidats du Nouveau Front populaire recueillir 28% des voix, le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a fait connaître la position de son mouvement. "Conformément à nos principes et à nos positions constantes dans toutes les élections précédentes, nulle part nous ne permettrons au RN de l'emporter, et c'est pourquoi, dans l'hypothèse où il serait arrivé en tête, tandis que nous ne serions qu'en troisième position, nous retirerons notre candidature", a-t-il déclaré.

"Nous retirerons notre candidature, en toutes circonstances, où que ce soit et dans quelque cas que ce soit. Notre consigne est simple, directe et claire. Pas une voix, pas un siège de plus pour le RN", a martelé Jean-Luc Mélenchon. "Pour le second tour, le nouveau Front populaire est" toutefois "présent en duel dans la plupart des cas, le plus souvent face au RN", a souligné le leader de LFI. "Il faut donner une majorité absolue au Nouveau Front Populaire, car il est la seule alternative", a-t-il asséné.

Au sein du NFP, le parti de Raphaël Glucksmann, Place publique, est sur la même ligne. Dans un communiqué, il demande à tous les partis arrivés en troisième position de se désister face au RN en cas de triangulaires. Et d'ajouter : "L'Histoire nous regarde et nous juge." 

Pas de consigne de vote pour Les Républicains 

Dynamités par l'alliance fracassante entre leur président Eric Ciotti et le RN, Les Républicains (LR) et leurs alliés de droite n'ont engrangé que 10,2% des suffrages exprimés. La direction par intérim, qui a estimé que "le macronisme [était] mort", a refusé d'appeler à voter contre le RN dans les circonscriptions où ses candidats ne sont pas qualifiés pour le second tour. "Là où nous ne sommes pas présents au second tour, considérant que les électeurs sont libres de leur choix, nous ne donnons pas de consigne nationale et laissons les Français s'exprimer en conscience", a affirmé LR. Sur TF1, l'eurodéputé François-Xavier Bellamy a estimé pour sa part que "le danger qui guette notre pays aujourd'hui, c'est l'extrême gauche". Lors des législatives de 2022, LR avait déjà refusé de donner une consigne de vote au second tour.

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