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Législatives 2022 : "On fait quoi s'il n'y a pas d’accord ?", s'inquiètent des cadres du PS avant le conseil national qui doit se prononcer sur l'union avec LFI

Après la finalisation d'un accord avec La France insoumise pour les législatives mercredi, la validation de ce texte par le conseil national du Parti socialiste, jeudi soir, "va être une bataille titanesque", prévient le porte-parole du PS.


Article rédigé par Benjamin Mathieu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le logo du Parti socialiste, le 7 avril 2018. (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS / AFP)

La réunion risque d'être en tout cas très agitée. Le Parti socialiste soumet jeudi soir à son parlement interne l'accord noué avec La France insoumise pour les législatives. Après de longues heures de négociations avec LFI, permettant d'être en situation de sauver la plupart de leurs députés sortants, le premier secrétaire Olivier Faure et les ténors socialistes ne sont pas au bout de leur peine.

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Le vote de ce texte à partir de 19h jeudi 5 mai au Conseil national, organisé en visioconférence et en présentiel au siège d'Ivry-sur-Seine, leur promet quelques sueurs froides. S'ils se sont d'ailleurs donné 24 heures pour tenter de convaincre les 300 membres de ce parlement, où ils sont pourtant a priori majoritaires, une question les hante : l'accord peut-il être retoqué ? A priori, non, mais la réunion s'annonce plus tendue que jamais, comme certains le confient à franceinfo. 

"La bataille s'annonce titanesque"

"Sur le principe, on est majoritaire" commente ainsi ce cadre de la direction "mais une trentaine de fédérations va découvrir qu’elle n’a pas de circonscriptions dans l’accord. Il y aura forcément beaucoup de déçus", poursuit-il. Des déçus qui n'ont d'ailleurs pas attendu ce conseil national pour se faire entendre. Carole Delga, par exemple, dans une interview dans Midi Libre estime que les élus locaux n'ont pas été associé aux décisions de la direction. Tout en s'estimant favorable à l'union, la présidente de la région Occitanie estime que cette accord "brade" le PS.

D'autres voix vont se faire entendre comme celle de Stéphane Le Foll ou le sénateur David Assouline, proche d'Anne Hidalgo. Pas de quoi inquiéter cette figure du parti, proche de la direction : "Ils sont bien sympas, mais on fait quoi s'il n'y a pas d’accord ?, s'interroge-t-il. Combien auront envie de partir contre des candidats du Rassemblement national ? Même sans nous. Ils n’ont jamais présenté de contre-projet. Au fond, elle est là la disparition". Et Pierre Jouvet, le porte-parole du parti de l'annoncer sur franceinfo"La bataille s'annonce titanesque". 

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D'ailleurs, avant même le résultat du vote de ce conseil national, la direction socialiste fait en plus face à la fronde de figures du parti, qui étaient déjà critiques ces dernières années mais ont laissé éclater leur colère à mesure que l'accord prenait consistance. François Hollande a ainsi "récusé l'accord sur le fond et les circonscriptions", tandis que son ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve a annoncé mettre sa menace à exécution en quittant le parti. Avant de rendre sa carte, il explique dans les colonnes de la Manche Libre, être "en désaccord avec l'alliance" et critique la France insoumise "dont j'ai eu à subir la violence et les insultes".  Un autre de ses Premiers ministres Jean-Marc Ayrault a pour sa part dénoncé un "rafistolage" et le "prix exorbitant" payé par le PS. 

En cas de victoire au conseil national, ce sont donc bien les années Hollande qui seront définitivement soldées, dix ans jour pour jour après son élection à la présidence de la République.

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