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Législatives 2022 : que contient l'accord entre le Parti socialiste et La France insoumise ?

Un compromis lexical a notamment été trouvé sur l'Europe afin de contenter les deux formations politiques.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 3min
Le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, le 2 mai 2022 à Paris.. (ALAIN JOCARD / AFP)

Les longues négociations entre le PS et LFI n'ont pas été vaines. La France insoumise et le Parti socialiste ont annoncé, mercredi 4 mai, avoir conclu leur accord pour les élections législatives. Ce dernier concerne la stratégie, le programme et les circonscriptions, mais doit encore être soumis au vote interne du conseil national du PS, jeudi 5 mai à 19 heures. Plusieurs points de l'accord ont été âprement négociés.

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En signant cet accord LFI, le PS rejoint ainsi la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, dont EELV et le PCF sont déjà membres en vertu des accords passés ces trois derniers jours. Tous ont un même objectif : "Nous voulons faire élire des députés dans une majorité de circonscriptions, pour empêcher Emmanuel Macron de poursuivre sa politique injuste et brutale (RSA sous condition de travail gratuit et retraite à 65 ans) et battre l'extrême droite", selon les termes du communiqué commun.

Tous derrière Mélenchon

En cas de succès électoral lors des législatives, le Parti socialiste a donné son accord pour se ranger derrière le chef de file de La France insoumise pour un possible gouvernement de gauche. "Le Premier ministre serait issu du plus grand groupe à l'Assemblée, soit Jean-Luc Mélenchon", précisent les deux partis.

Cependant, cette nouvelle union ne signifie pas la fusion des différents partis dans un seul et même mouvement. Le texte reprend les principes stratégiques déjà agréés par EELV et le PCF, sur la garantie du respect de la "pluralité" et "l'autonomie" de chacun des partis, notamment via des groupes parlementaires distincts, et sur la mise en place d'un intergroupe.

Sur le programme, sont validées aussi avec le PS les grandes orientations : smic à 1 400 euros nets, le blocage des prix de première nécessite, l'abrogation de la loi El-Khomri (une socialiste), la planification écologique, la VIe République... Figure aussi explicitement "la défense de la République laïque et universaliste", que les socialistes souhaitaient voir clarifier.

Un compromis lexical sur l'Europe

Quelques subtilités ont également été ajoutées pour convenir aux deux partis. Pour la retraite à 60 ans, elle sera "pour tous" mais le PS a fait ajouter : "avec une attention particulière pour les carrières longues, discontinues et les métiers pénibles".

Les deux formations actent aussi "des histoires différentes avec la construction européenne". Vis-à-vis des traités européens qui bloqueraient l'application du programme sur certains points, LFI et le PS font ainsi un compromis lexical : "Nous parlons de désobéir pour les uns, de déroger de manière transitoire pour les autres".

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