Législatives 2022 : en cas de victoire et de cohabitation, à quoi pourrait ressembler le gouvernement de Jean-Luc Mélenchon ?
À quelques jours du premier tour de l'élection législative, le duel entre le chef de l'Etat et le leader insoumis occupe l'espace médiatique. Et pour Jean-Luc Mélenchon s'est aussi un moyen de prouver qu'il sait exactement là où il veut aller.
Ils sont au coude-à-coude dans les sondages : à quelques encablures du premier tour des élections législatives, le dimanche 12 juin, l'actuelle majorité et la gauche réunie sous la bannière Nupes s'attendent à s'affronter dans un très grand nombre de circonscriptions. Quand Emmanuel Macron demande aux Français de lui donner une majorité absolue, Jean-Luc Mélenchon se voit lui bien Premier ministre. Et il s'y prépare.
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Selon nos informations, en cas de victoire, le leader des Insoumis sait exactement où il veut aller : il veut incarner "une gauche de rupture gouvernementale" mais théorise, probablement pour rassurer ses partenaires de la gauche, un exercice du pouvoir presque apaisé. "Si je gagne, je n'ai pas intérêt à gouverner dans la conflictualité avec le chef de l'Etat, je n'ai pas intérêt à déclencher un conflit qui perturbe tout le mandat", assure l'insoumis.
"Je sais ce qu'il va se passer"
Au delà de la boutade qu'il répète à l'envi, "Je préfère les jardins de Matignon" réputés plus jolis que ceux de l'Elysée, Jean-Luc Mélenchon se prépare sérieusement : "J'avance gentiment, je sais ce qu'il va se passer". Ne comptez pas sur lui pour en dire plus. Ses lieutenants, eux, donnent quelques indications, sur la structure, qui se veut novatrice, avec, par exemple, sur les dénominations des ministères, dont les périmètres repensés permettraient d'incarner des objectifs.
Exemple avec le ministère de l'Agriculture qui sera transformé en "ministère de l'Alimentation". Autre chantier : Bercy qui sera revu de fond en comble. "Il y aura notamment un pôle justice fiscale et réorientation économique et un autre sur la régulation des entreprises en lien avec l'environnement", nous confie cette cadre LFI, qui se verrait d'ailleurs bien le diriger. Les équipes administratives du ministère de l'Econonie devrait aussi subir une profonde restructuration.
À l'inverse, des ministères sous-dotés en personnel, comme celui de la Transition écologique, vont voir leurs effectifs considérablement augmenter. Les ministères régaliens ne changeront pas d'intitulé par contre : Justice, Armée et Intérieur. Mais pour ce dernier, c'est une réforme totale, "de la cave au grenier" qui est prévue.
Pas de la liste officielle, mais quelques certitudes...
Jean-Luc Mélenchon le confie : "Je veux installer au pouvoir les générations suivantes". C'est la grande ambition de celui qui ne sera bientôt plus député, laisser une trace et lancer de nouvelles figures. Sans surprise, donc, les députés trentenaires qui l'entourent à la France Insoumises en seront : Adrien Quatennens, Mathilde Panot, Manuel Bompard ou l'eurodéputée Manon Aubry, sans oublier les plus expérimentés et fidèles Eric Coquerel et Alexis Corbière ou encore Clémentine Autain, que l'insoumis en chef apprécie particulièrement, même si leur relation n'a pas toujours été de tout repos.
Pour eux, une place leur est assurée dans son futur gouvernement. Et pour les autres formations de gauche ? "Qui ne demande rien, n'a rien", commente le potentiel futur chef d'orchestre. Et pour le moment, pris par leur campagne, aucune figure des autres partis n'aurait, selon lui, fait acte de candidature. Mais en cas de victoire dans dix jours, son téléphone sera pris d'assaut.
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