Dominique Strauss-Kahn fait son retour et fustige la "succession d'erreurs" de l'exécutif sur la réforme des retraites
C'est un retour inattendu. Dans un texte intitulé "La cinquième erreur", et publié mardi 11 avril, Dominique Strauss-Kahn partage son "avis sur la crise provoquée par le texte de loi sur les retraites". Dans cette publication de quatre pages, l'ancien patron du Fonds monétaire international (FMI) critique la "succession d'erreurs" de l'exécutif, sans toutefois jamais nommer Emmanuel Macron. Il fustige le moment choisi pour mettre en place cette réforme "alors que d'autres détresses assaillent les Français", qui constitue selon lui la "première erreur" de l'exécutif.
"L'erreur de méthode aura été fatale"
"Après l'erreur de timing, l'erreur de méthode aura été fatale", selon l'ancien ministre de l'Economie, qui estime qu'il aurait fallu changer "la conception même du système". "Nous devons sortir d'un système qui repose sur l'âge de départ à la retraite pour construire un système fondé sur la durée de cotisation", avance-t-il. La troisième erreur suivante est "stratégique", poursuit Dominique Strauss-Kahn.
"La France n'est pas un pays dans lequel on peut mener une réforme sociale d'envergure en se référant uniquement à un rapport de force politique et en négligeant le rapport de force social et, au-delà, le consensus minimum au sein de la société. C'est pourtant ce qui a été fait."
Dominique Strauss-KahnDans une publication en ligne
Dominique Strauss-Kahn s'attaque également à l'usage disproportionné de la violence physique et cible les éléments de langages de l'exécutif. "Le pouvoir a décidé de passer en force", estime-t-il, y voyant là "une quatrième erreur". "Ecouter et comprendre la rue fait aussi partie de la responsabilité politique. C'est au président de la République qu’il appartient maintenant de prendre les initiatives permettant de renouer les fils d’un dialogue social trop brutalement interrompu. A défaut, une cinquième erreur viendrait s’ajouter aux précédentes", tranche-t-il.
Dominique Strauss-Kahn a quitté la vie politique après avoir été accusé de viol par Nafissatou Diallo. Il est également visé par une enquête préliminaire du parquet national financier pour blanchiment de fraude fiscale aggravée dans le cadre de ses activités de conseil exercées depuis le Maroc.
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