Démontage du "McDo" de Millau : 20 ans après, "le combat recommence", selon la Confédération paysanne
Environ 200 personnes se sont réunies à Millau lundi, 20 ans après le démontage d'un fast-food en construction. Ces éleveurs, militants et syndicalistes qui s'opposaient au bœuf aux hormones en 1999, sont inquiets face aux nouveaux traités de libre-échange.
On se disait qu'on ne pouvait pas se laisser marcher sur les pieds", se souvient Christian, qui a participé le 12 août 1999 au démontage d'un MacDonald's à Millau, dans l'Aveyron. Cet éleveur de brebis, qui avait arraché une porte et démonté du carrelage dans le fast-food en construction, raconte, 20 ans après, que lui et ses camarades étaient "super contents d'enlever cet emblème au milieu du pays du Roquefort".
Contre la malbouffe et le bœuf aux hormones
Le 12 août 1999, José Bové et ses amis de la Confédération paysanne menaient cette action coup de poing, avec des éleveurs du plateau du Larzac, pour s'opposer au bœuf aux hormones américain et à la malbouffe. À leurs côtés, Georges, militant communiste, avoue aujourd'hui qu'ils ne "savaient pas quel impact national et international cela allait avoir". "En tout cas, nous étions conscients de ce que cela représentait", confie-t-il.
"Quand on a lancé le démontage du McDo, cela a provoqué un mouvement citoyen, cela a été une formidable rencontre entre les consommateurs et les paysans", analyse Jean-Marie Roux, secrétaire départemental de la Confédération paysanne de l'Aveyron.
On a eu l'impression qu'un mur s'était effondré
Jean-Marie Rouxà franceinfo
Vingt ans plus tard, environ 200 personnes se sont de nouveau réunies près du MacDonald's de Millau, pour rappeler que leur combat n'était pas terminé. Cathy, une habitante, est venue, une nouvelle fois, apporter son soutien aux petits agriculteurs : "On se souvient très bien du démontage du McDo, du soutien à José Bové et ses camarades, c'est resté gravé dans les mémoires."
Nouvelle bataille contre le Ceta et le Mercosur
Des éleveurs, des syndicalistes et des militants ont répété ce lundi leurs inquiétudes face au Ceta et au Mercosur. "Le combat recommence, il sera toujours là", résume le secrétaire départemental de la Confédération paysanne de l’Aveyron qui dit son opposition aux récents traités de libre-échange "qui prennent les paysans en otage". "C'est important d'être là, 20 ans après, pour symboliser la lutte contre l'Organisation mondiale du commerce (OMC), les accords de libre-échange, la malbouffe, l'industrialisation", ajoute Nicolas Girod, porte-parole national de la Confédération paysanne.
Quelques "gilets jaunes" se sont fondus dans la foule. L'un d'eux a pris la parole pour dénoncer les lobbies : "On impose un unique mode d'alimentation, c'est dément". José Bové, qui n'a pas pu être présent à Millau, a déclaré à franceinfo que "la désobéissance civile et la non-violence sont les armes des citoyens", et qu'aucune "puissance ne peut contrecarrer cette volonté".
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