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Covid-19 : pourquoi le chômage français n’explose pas avec la pandémie

Au deuxième trimestre 2021, le chômage en France est quasiment stable selon les derniers chiffres de l'Insee, publiés vendredi. Avec 8%, il revient à son niveau de fin 2019.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un bâtiment de Pôle emploi à Toulouse (Haute-Garonne), le 9 mai 2021.  (MAXIME LEONARD / HANS LUCAS / AFP)

La France compte 2,4 millions de chômeurs au deuxième trimestre 2021, d'après les chiffres publiés vendredi 13 août par l'Insee. Selon l'institut, 8% de la population active (hors Mayotte) est sans emploi, soit 2,4 millions de personnes. Des chiffres plus optimistes que les prédictions de la Banque de France : en 2020, elle estimait que le nombre de chômeurs atteindrait les 11,5% cette année.

Le taux de chômage est en hausse de 0,8 point sur un an, mais est "quasiment identique (-0,1 point) à son niveau de fin 2019, avant la crise sanitaire" précise l'Insee.

Le rapport explique que le sous-emploi a reculé, "du fait du repli du chômage partiel". Les chiffres sont encourageants, mais comment les expliquer alors que la pandémie de Covid-19 a durement touché l'économie française ? 

Parce que les aides de l'Etat ont permis de préserver l'emploi

Dès les premiers jours du confinement de mars 2020, l'Etat a mis en place un dispositif de chômage partiel. Plus de huit millions de salariés français en ont bénéficié en avril 2020, détaille le ministère du Travail. Les entreprises n'ont pas eu à licencier leurs équipes, dont le salaire était pris en charge par l'Etat. En 2020, le chômage partiel a coûté un peu plus de 27 milliards d'euros, toujours selon le ministère.

Les aides de l'Etat ont également permis à des entreprises de ne pas sombrer, et donc de maintenir ses salariés. "Nous n'avons pas connu aussi peu de défaillances d'entreprises depuis trente ans", affirmait Thierry Millon, directeur d'études au cabinet Altares, interrogé par franceinfo en juin.

Dans la continuité des mesures d'urgence, le plan de relance présenté en septembre 2020 par l'exécutif a également permis aux entreprises de se développer. Sur les 100 milliards annoncés, 35 sont dédiés aux sociétés. Le plan encourage notamment les relocalisations industrielles dans six secteurs stratégiques, avec des baisses d'impôts à la clé.

Parce que le soutien aux jeunes a fonctionné

Autre apprentissage des chiffres de l'Insee : le chômage des jeunes recule de 1,4 point. Une catégorie d'âge (15-24 ans) dont le taux de chômage est habituellement bas. Là encore, les dispositifs mis en place par l'Etat ont permis de relancer cette tranche d'âge, mise à rude épreuve par la crise sanitaire. Le plan "1 jeune 1 solution" lancé en juillet 2020 vise à fournir à chaque jeune une solution d'emploi ou de formation.

Un plan massif chiffré à neuf milliards d'euros, qui a profité à plus de deux millions de jeunes en un an, a affirmé début juillet la ministre du Travail, Elisabeth Borne. Le dispositif permet à des entreprises d'obtenir des primes pouvant aller jusqu'à 4 000 euros par an pour le recrutement d'un jeune de moins de 26 ans.

Parce que, malgré la crise sanitaire, certains secteurs restent solides

Si la pandémie de Covid-19 a bouleversé le monde du travail, des secteurs sont parvenus à garder le cap. C'est le cas du numérique. Dès l'été, 2020, le domaine semblait mieux résister à la crise. Près d'un an plus tard, le gouvernement semble miser sur lui : l'exécutif a annoncé en mai le lancement d’un plan pour former 10 000 personnes éloignées de l’emploi aux métiers du numérique. En juin à l'Assemblée nationale, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, jugeait par ailleurs "utile de réfléchir (...) à des investissements complémentaires du plan de relance", notamment dans la filière du "cloud", le stockage des données via internet. 

La bonne santé du numérique se voit aussi dans les résultats entreprises, à l'image de la Grenobloise Capgemini, spécialisée dans le conseil. Son chiffre d'affaires au premier semestre 2021 a augmenté de près de 15%.

Plus généralement, selon les résultats de l'enquête "Besoins en main d'œuvre" de Pôle emploi, dévoilée en mai, plus d'un établissement français sur quatre envisage de recruter cette année. Cela représente plus de 2,7 millions d'emplois.

Les métiers du service aux particuliers sont particulièrement pourvoyeurs d'emploi. Les aides-soignants, ainsi que les aides à domicile et aides ménagères sont ainsi très recherchés. Le domaine de la manutention et les services drive des supermarchés embauchent tout aussi fortement. Enfin, dernièrement, les entreprises de sécurité recrutent de nombreux vigiles, une tendance amplifiée par la récente instauration du pass sanitaire en France.

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