Le décryptage éco. Covid-19 : l'emploi des jeunes dopé par les aides à l'apprentissage
Selon le gouvernement, 1,2 million de jeunes ont trouvé un travail au second semestre 2020, soit quasiment le niveau d’avant la pandémie. Comment est-ce possible alors que les moins de 25 ans sont les premières victimes de la crise ? Le décryptage éco de fanny Guinochet.
Pour le gouvernement, les 1,2 million d'emplois obtenus par des jeunes en France au second semestre 2020, sont le résultat de son plan "1 jeune, 1 solution", lancé dès l’été dernier. Pour encourager les entreprises à embaucher en pleine crise du Covid-19, des primes leur sont versées pouvant aller jusqu’à 4 000 euros par an pour le recrutement d’un moins de 26 ans, en CDD de plus de 3 mois ou en CDI.
Un record pour l'apprentissage
Toutes les entreprises peuvent en bénéficier, dans le privé, le public, peu importe la taille, ou le secteur, qu’elles soient ou non fragilisées par la crise. Tant pis pour les effets d’aubaine par exemple une grande entreprise de e-commerce dont l’activité marche très bien peut toucher la prime si elle recrute un jeune. Idem pour un groupe qui dans le même temps, décide d'un plan social, l ’État subventionne sans condition. Il a prévu une enveloppe de sept milliards d’euros au total. Car pour l'éxécutif, mieux vaut un jeune en formation, en entreprise, que sans aucune activité, ou pointant à Pôle Emploi.
Sur les 1,2 million d'emplois pourvus, dont le gouvernement se félicite, près de la moitié concernent des contrats d’apprentissage. 500 000 ont été conclus l’an dernier, un record historique pour la France. Cela est dû à la réforme de l'apprentissage menée en 2018 mais aussi en grande partie aux incitations financières, les entreprises qui recrutent un apprenti peuvent toucher jusqu’à 8 000 euros.
Une possible prolongation des primes
Le ministère reconnaît des effets de transferts, de vases communicants avec des entreprises qui préfèrent prendre les jeunes en apprentissage plutôt qu’en contrats de professionnalisation, par exemple, nettement moins aidés. Derrière ces bons résultats, il y a donc une part artificielle, avec des recrutements d'opportunités.
La plupart de ces aides doivent s'arrêter fin mars mais le gouvernement réfléchit déjà à prolonger ces primes : peut-être en diminuant les montants que touchent les entreprises. Une chose est sûre : il ne les supprimera pas, car il reste très inquiet de la situation des jeunes, très touchés par la crise C’est vrai partout en Europe, mais en France, le taux de chômage des moins de 25 ans dépasse les 23 % (selon les dernières données Eurostat).
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