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Emploi des jeunes et crise économique : "On a de plus en plus d'appels de personnes qui sont totalement démobilisées, cassées, désespérées", s'inquiète l'association SNC

L'association Solidarités nouvelles face au chômage (SNC) alerte sur l'impact de la crise économique du coronavirus sur les jeunes et appelle à "redoubler d'efforts".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Un jeune dans un bureau Pôle emploi. Photo d'illustration. (AFP)

En pleine crise sanitaire et économique du coronavirus, le gouvernement veut faire de l'emploi des jeunes qui arrivent sur le marché du travail sa priorité. Vincent Godebout, délégué général de l’association Solidarités nouvelles face au chômage (SNC), a estimé mardi 14 juillet sur franceinfo qu'"il va falloir redoubler d'efforts" pour ces jeunes dont certains seront "sans diplôme et sans qualification" particulière. "On a de plus en plus d'appels de personnes qui sont totalement démobilisées, cassées, désespérées", a-t-il indiqué. Pour autant, Vincent Godebout incite à ne pas se décourager : "Certaines personnes arrivent à retrouver du boulot. Il ne faut pas se laisser submerger par la vague".

franceinfo : Craignez-vous une génération sacrifiée ?

Vincent Godebout : Depuis le confinement, on a ouvert une ligne de téléphone vert pour permettre aux personnes de nous appeler. Et on voit que, depuis le déconfinement, on a de plus en plus d'appels de personnes qui sont totalement démobilisées, cassées, désespérées, en disant, 'mais qu'est-ce que je vais faire à la sortie de mes études ?' Il faut vraiment qu'on imagine des solutions, certainement dans le temps. Alors on parlait de prime à la première embauche. Ça peut être une des solutions, mais certainement des exonérations de charges sur deux ou trois ans aussi.

Il y a l'urgence maintenant, mais aussi le moyen terme pour ces jeunes ?

L'urgence maintenant et le moyen terme. Évidemment, le service public pour l'emploi n'aura pas les moyens de répondre à toutes ces personnes qui vont arriver ou qui sont déjà sur le marché de l'emploi. Et donc, en fait, il va falloir qu'on trouve les moyens de renforcer ce service public de l'emploi par des tiers de confiance, par exemple, des associations qui viendraient en complément. SNC est présent sur le territoire partout, on accompagne les personnes dans la durée et, effectivement, il faudra trouver des solutions dans le temps et mettre en place des solutions d'accompagnement tout au long du parcours professionnel pour ces jeunes qui vont arriver pour la première fois, mais aussi pour les seniors qui sont au chômage depuis un certain temps.

Quels conseils donnez-vous à des jeunes qui se préparent à entrer sur le marché du travail ?

Nous ne donnons pas de conseils. D'abord, on accompagne les personnes dans leur projet professionnel parce qu'il est essentiel que les personnes aient leurs propres projets et on leur dit surtout ne ratez pas ce premier pas parce que ce sera celui qui marquera toute votre carrière professionnelle et ayez confiance en vous. Il y a encore des recrutements qui existent aujourd'hui. Ne les ratez pas, même pendant l'été, même pendant les vacances. Postulez, faites des candidatures spontanées, allez à la rencontre des entreprises à côté de chez vous. Peut-être que si vous arrivez au bon moment, vous trouverez une solution. Et puis, il y a toute cette dynamique de formation, effectivement, parce qu'il ne faut pas oublier qu'il y a 200.000 jeunes qui vont sortir sans diplôme et sans qualification. Donc effectivement, pour ces gens-là, il va falloir redoubler d'efforts.

Plus d'un million de demandeurs d'emploi supplémentaires pendant le confinement. Est-ce que, depuis la reprise, depuis début mai, on a des créations d'emplois ?

Je ne suis pas économiste. En tout cas, nous, ce que nous constatons sur les 4000 personnes que nous accompagnons, c'est que certaines personnes arrivent à retrouver du boulot. Il ne faut pas se laisser submerger par la vague. Effectivement, oui, il y a encore des créations d'emplois ici ou là sur le territoire, évidemment trop peu nombreuses. Donc, il va falloir que l'État redouble de moyens pour aider ces jeunes et ces seniors. Pourquoi pas imaginer des contrats intergénérationnels où des seniors accompagneraient les plus jeunes dans leurs premiers pour une carrière professionnelle réussie.

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