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On s'y emploie. Les jeunes en première ligne de la crise économique

Les jeunes devraient être les premières victimes de la crise économique. Difficulté à trouver des jobs d'été, des stages à la rentrée, un premier poste à la fin de leurs études. Comment faire pour surmonter ces difficultés. Quelques idées avec Pascal Lorne, fondateur de la plateforme Gojob.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Un jeune dans un bureau Pôle emploi. Photo d'illustration. (AFP)

Pascal Lorne est le fondateur de Gojob, une plateforme numérique qui permet, aux jeunes notamment, de trouver du travail. Il vient de faire paraître un essai : 10 jours pour hacker le travail, aux éditions Débats Publics.

franceinfo : Il pourrait y avoir entre 200.000 et 300.000 jeunes chômeurs en plus, d'ici la fin de l'année. Pourquoi ce sont les jeunes qui vont payer le prix le plus cher de cette crise ?

Pascal Lorne : Comme bien souvent, les vieilles chimères reviennent et les employeurs ont tendance à se rassurer et à prendre des personnes avec de l'expérience plutôt que de faire confiance aux jeunes - ou aux moins jeunes d'ailleurs - qui rentrent un peu moins dans les canons de beauté de l'employé idéal. 

Le gouvernement envisage une prime à l'embauche pour les jeunes. Cela vous parait une bonne idée ?

Il faut surtout rétablir la confiance et demander aux patrons d'être capables de changer les codes, et de se dire qu'ils ont un devoir d'embaucher les jeunes. S'il y a des primes, tant mieux, ça donne un coup de pouce. Mais je rentre de cinq ans aux États-Unis, et j'ai retrouvé une France qui a un peu "mal" à son travail. Avec des patrons qui ont du mal à faire confiance à des gens qui sont un peu trop basanés, qui ont un peu moins de diplômes, qui sont un peu trop jeunes, un peu trop vieux, un peu trop femmes. On a besoin de réconcilier un peu tout ça. 

Quand on arrive sur le marché du travail et que c'est bouché, est-ce qu'il faut prendre un job qui n'est pas à la hauteur de sa formation ?

On est plus attractif quand on est au travail que quand on n'est pas au travail. Espérer avoir le job de ses rêves tout de suite, c'est un peu illusoire. Il est plus simple de commencer différemment par rapport à ce qu'on avait imaginé, ça ouvre des opportunités. On est mieux dans ses baskets, on a une plus belle énergie, on rencontre plus de monde. Il ne faut pas accepter n'importe quoi, mais il faut être dans une dynamique.

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