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Retraites : pour Laurent Berger, “pas besoin d’un report de l’âge légal”, il faut “taxer” les successions et définir un système "plus juste"

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Article rédigé par franceinfo
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Invité du 8h30 de franceinfo, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a exprimé son désaccord sur la réforme des retraites proposée par Emmanuel Macron. Selon lui, le système est "quasiment à l'équilibre".

"Je ne comprends pas le point de départ, l’objectif, de cette réforme", a indiqué Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, vendredi 29 avril sur franceinfo, concernant la réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron avec le recul de l'âge légal à 65 ans. "Si l’objectif de cette réforme c’est l’équilibre des comptes des retraites, il n’y a pas besoin d’aller sur un report de l’âge légal", a-t-il estimé.

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S’il s’agit de financer la dépendance sans augmenter les impôts, "je suis en désaccord", a poursuivi Laurent Berger. "Financer la perte d’autonomie est un sujet très important, a précisé le patron de la CFDT, mais il y a d’autres possibilités pour le faire". Il a ainsi proposé de mettre en place "une taxation sur la transmission de patrimoine", autrement dit taxer les successions. "C’est l’une des inégalités les plus fortes dans notre pays", a-t-il assuré, soulignant que "10% de la population détient 50% du patrimoine".

La CFDT s'est dite "opposée au report de l’âge légal" de départ à la retraite, convaincue qu'il faut "rester à 62 ans". Laurent Berger a par ailleurs réagi à la proposition de Jean-Luc Mélenchon, candidat malheureux de La France insoumise à la présidentielle, de fixer l'âge de départ à 60 ans. "Soyons sérieux, s'il a trouvé la recette magique pour financer la retraite à 60 ans, et pourquoi pas à 45 ans tant qu'on y est, tant mieux", a-t-il raillé.

Il a également plaidé en faveur "d’un système de retraite plus juste". "Notre richesse, c’est notre système de retraite par répartition, il est quasiment à l’équilibre, son problème c’est son injustice intrinsèque", a-t-il expliqué, pointant du doigt le cas des femmes qui ont "en moyenne autour de 20 à 30% de retraite en moins que les hommes". Il a par ailleurs défendu une retraite minimale "équivalente au Smic", pour "ceux qui ont travaillé toute leur vie", soit "1 300 euros net", là où Emmanuel Macron propose 1 100 euros.

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