Colère des agriculteurs : malgré les tensions annoncées lors du Salon de l'agriculture, Gabriel Attal veut y voir une opportunité

Tandis que la grogne des agriculteurs ne semble pas se calmer après l'annonce de nouvelles mesures, le Premier ministre sait qu'il est attendu de pied ferme porte de Versailles. Mais il l'assure : jamais autant de chantiers, selon lui, n’ont avancé aussi vite.
Article rédigé par franceinfo
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Le Premier ministre, Gabriel Attal, en conférence de presse à Matignon (Paris), le 21 février 2024. (TERESA SUAREZ / AFP)

Une conférence de presse, des annonces et des précisions... avant le Salon de l'agriculture. À l’avant-veille de l’inauguration de la "plus grande ferme de France" porte de Versailles à Paris, samedi 24 février par Emmanuel Macron, l’exécutif continue d’essayer de donner des gages au monde agricole afin d'éviter des moments de tensions dans les allées lors des traditionnelles visites politiques.

La prochaine loi d’orientation agricole fera de l’agriculture un "intérêt fondamental de la Nation" au même titre que la défense ou la sécurité, a annoncé le Premier ministre lors d'une conférence de presse, mercredi 21 février. Il a également assuré que sur 62 engagements pris envers les syndicats le 1er février dernier, 50% sont déjà réalisés, 31% ont "avancés" et pour les autres le travail est entamé. 

En première ligne dans une crise qui l’a fauché dès son arrivée, Gabriel Attal sait que le soufflé va mettre du temps à retomber. Mais malgré les menaces de tensions à venir face à des agriculteurs qui poursuivent leurs actions et disent "ne pas avoir été entendus", le Premier ministre choisit de voir le bon côté des choses : bien sûr, il aurait préféré se passer de cette crise, mais jamais autant de chantiers, selon lui, n’ont avancé aussi vite… Autant, donc, y voir une opportunité.

L'expérience concrète du changement

Sauf que tous  les doutes ne sont pas levés : il reste des inquiétudes et beaucoup de désarroi. Dans les semaines qui viennent, il va donc falloir continuer au même rythme. Le problème de Matignon, désormais, c’est l’exécution des mesures prises. Gabriel Attal estime qu’il en est comptable : la colère ne pourra retomber vraiment que quand, dans leur quotidien, les agriculteurs feront l’expérience très concrète d’un changement, plaide-t-on ainsi en coulisses. Gabriel Attal, dans l’empathie depuis le début, comprend qu’ils aient le sentiment que cela ne va jamais assez vite. Il est d’ailleurs enclin à penser la même chose.

Alors, le gouvernement met la pression, notamment sur les préfectures et sur les administrations. Mais le Premier ministre a bien conscience que tout cela ne lui épargnera pas des heures musclées au Salon de l’agriculture. Attendu mardi 27 février, il sait qu’il se fera alpaguer. Et il l'avoue : c'est normal, et c'est comme ça qu'on apprend. 

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