Cet article date de plus d'un an.

Revalorisation du salaire des enseignants : trois questions sur les mesures attendues

Les députés démarrent mercredi après-midi les débats autour de la revalorisation des salaires des enseignants, avant l'annonce de mesures par le ministre de l'Éducation nationale d'ici une dizaine de jours. Qui sera concerné et dans quelles conditions ?
Article rédigé par Noémie Bonnin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une salle de classe à Perpignan (Pyrénées-Orientales), en avril 2022. (ARNAUD LE VU / HANS LUCAS)

Les députés ont débuté mercredi 5 avril, à la demande du groupe La France insoumise, les débats autour de la revalorisation des salaires des enseignants, à l'Assemblée nationale. Le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye a promis depuis son arrivée des mesures à ce sujet. Attendues depuis plusieurs mois, il est censé les annoncer d'ici une dizaine de jours. Les grandes lignes du projet sont déjà connues.

1 Quels enseignants seront concernés par cette revalorisation ?

Il y a deux volets dans ce projet de revalorisation des salaires des enseignants. D'abord, une augmentation pour tous les enseignants, sans conditions. C'est la partie dite "socle", qui dépendra du niveau d'ancienneté. On ne connaît pas encore le détail des montants. Le but affiché de Pap Ndiaye était déjà celui de son prédécesseur Jean-Michel Blanquer : qu'aucun professeur ne débute sa carrière à moins de 2 000 euros.

La deuxième partie est la plus polémique : le volet "pacte", soit une prime en échange de missions supplémentaires et facultatives. Si un enseignant choisit de s'inscrire dans ce pacte, il s'engage à travailler 72 heures de plus sur l'année, deux heures par semaine, et touchera pour ça un bonus de 3 750 euros brut.

2 Pour quelles tâches supplémentaires ? 

En collège et lycée, il faudra notamment assurer des remplacements de courte durée. Si le professeur de mathématiques est absent, au lieu de laisser les élèves en permanence, le professeur d'anglais prendra cette heure de cours pour avancer sa matière. C'est la mission principale de ce dispositif. Pap Ndiaye veut faire d'une pierre deux coups : proposer de l'argent en plus aux enseignants tout en réduisant au maximum les heures d'apprentissage perdues, pour absences. Pour les professeurs des écoles, ces heures supplémentaires pourraient notamment servir à faire le soutien en maths et français, dans les classes de 6e, une autre mesure proposée par le ministre.

>> "Ils sont prêts à envoyer n'importe qui au champ de bataille" : un concours exceptionnel pour titulariser des enseignants contractuels dans des académies qui peinent à recruter

Dans l'organisation qui est imaginée pour l'instant, il sera possible de prendre une partie seulement du pacte, un tiers, ou deux tiers avec moins d'heures supplémentaires à faire et une prime plus réduite. Une enveloppe globale de 300 millions d'euros est prévue pour ce pacte, pour la rentrée prochaine, un milliard d'euros en année pleine, à partir de 2024.

3 Comment ces mesures sont-elles accueillies par les enseignants ?

Les syndicats sont vent debout contre ce pacte. La dernière réunion, en mars, s'est terminée brutalement : toutes les organisations ont quitté la salle. Les annonces, prévues au départ pour la mi-mars, sont repoussées à la mi-avril, c'est ce qu'a promis Pap Ndiaye en début de semaine.

>> Rémunération des enseignants : les syndicats claquent la porte des négociations sur le "pacte"

Ce que regrettent les syndicats, c'est que dans ce pacte, on parle de nouvelles missions mais les tâches déjà effectuées comme le travail qu'induit l'accompagnement des élèves en situation de handicap, les projets en dehors heures de cours et les sorties ne sont pas rémunérées. Ce pacte risque d'aggraver les inégalités entre enseignants, pointent aussi les syndicats : entre hommes et femmes, qui font déjà moins d'heures supplémentaires, et entre professeurs du secondaire et du primaire.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.